Burkina : le massacre de Karma a fait au moins 136 morts (ONG)

Burkina : le massacre de Karma a fait au moins 136 morts (ONG)

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Une organisation burkinabé de défense des droits de l’homme a dénombré 136 civils, dont 50 femmes et 21 enfants, tués le 20 avril dans le village de Karma, dans le nord du Burkina Faso, par des hommes portant des treillis militaires.

“Nos équipes ont documenté et enregistré 136 corps sans vie à Karma, dont 50 femmes et 21 enfants, parmi lesquels des bébés de moins de 30 jours tués sur le dos de leur mère”, a déclaré le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) dans un communiqué.

Le bilan officiel, annoncé dimanche par le procureur de la République à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, était d’une soixantaine de morts, alors que les rescapés et les habitants de Karma l’évaluent à “plus d’une centaine”.

D’autres villages voisins ont également été pris pour cible le 20 avril par ces hommes en tenue militaire, tuant six à Dinguiri, deux à Ménè, et trois sur la route entre Ouahigouya et Barga, selon le CISC.

A Karma, “ils ont regroupé des civils par dizaines et par quartiers, en prenant soin d’affecter des hommes armés à chaque groupement, avec pour slogan : ‘Tuez tout le monde'”, a déclaré le président du CISC, Daouda Diallo, lauréat du Prix Martin Ennals 2022, le ” prix Nobel” des droits de l’homme.

Le CISC rappelle que ces massacres sont intervenus après une attaque djihadiste le 15 avril, au cours de laquelle six militaires et au moins 34 auxiliaires de l’armée ont été tués près d’un village de la même région.

“Les témoignages des survivants indiquent que les assaillants ont accusé les habitants du village de Karma d’abriter des membres de groupes terroristes”, selon Diallo.

Le CISC “condamne fermement et avec véhémence ce dernier massacre”, rappelant une série de morts attribuées à des militaires et auxiliaires dans la lutte contre les groupes armés djihadistes.

Elle exige une « enquête judiciaire complète et impartiale sur ces crimes horribles contre les civils, afin de traduire en justice tous les responsables et les instigateurs », considérant que « l’impunité ouvre la voie à tous les abus possibles, allant des règlements de comptes aux larges- massacres à grande échelle ».

Depuis 2015, la violence terroriste a fait plus de 10 000 civils et militaires morts au cours des sept dernières années, selon des ONG, et quelque deux millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

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