Taiwan et la République tchèque ont irrité la Chine

Taiwan et la République tchèque ont irrité la Chine

Monde Politique

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a eu lundi un appel téléphonique avec le président élu tchèque Petr Pavel. Un acte inhabituel compte tenu de l’absence de liens formels entre leurs pays.

Les deux dirigeants ont souligné les valeurs communes de liberté, de démocratie et de droits de l’homme de leurs pays lors de leur appel de 15 minutes, ont indiqué leurs bureaux. Pavel a déclaré qu’il espérait rencontrer Tsai à l’avenir.

«M. Pavel (…) a piétiné la ligne rouge de la Chine», a fait savoir la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning. «Cela interfère gravement dans les affaires intérieures de la Chine et a blessé les sentiments du peuple chinois», a-t-elle ajouté. Pékin a exhorté Prague à «prendre immédiatement des mesures efficaces pour éliminer l’impact négatif de cet incident et éviter que les relations sino-tchèques ne subissent des dommages irréparables», a précise M. Mao.

La plupart des pays évitent les interactions publiques de haut niveau avec Taïwan et son président, ne souhaitant pas provoquer la Chine, la deuxième économie mondiale.

Pékin considère Taïwan comme faisant partie d'”une seule Chine” et demande aux autres pays de reconnaître ses revendications de souveraineté, ce que le gouvernement démocratiquement élu de Taïwan rejette.

En 2016, le président américain élu Donald Trump s’est entretenu par téléphone avec Tsai peu après avoir remporté les élections, déclenchant une tempête de protestations depuis Pékin.

Tsai a indiqué qu’elle espérait que sous la direction de Pavel, la République tchèque continuerait à coopérer avec Taïwan pour promouvoir un partenariat étroit, et qu’elle espérait rester en contact avec lui.

Pavel, ancien chef de l’armée et haut responsable de l’OTAN qui a remporté samedi l’élection présidentielle tchèque, a souhaité sur Twitter que les deux pays “partagent les valeurs de liberté, de démocratie et de droits de l’homme”.

Pavel prendra ses fonctions début mars, en remplacement du président Milos Zeman, connu pour ses positions pro-Pékin.

La République tchèque, comme la plupart des pays, n’a pas de relations diplomatiques officielles avec Taïwan, mais les deux parties se sont rapprochées alors que Pékin multiplie les menaces militaires contre l’île. Pendant ce temps, Taipei cherche de nouveaux amis en Europe orientale et centrale.

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