Russie : Pourquoi Vladimir Poutine vise l'Alaska ?

Russie : Pourquoi Vladimir Poutine vise l’Alaska ?

Monde Politique

En Russie, Moscou a menacé, le 06 juillet 2022, de reprendre l’Alaska aux États-Unis, région que lui a achetée Washington en 1867.

C’est une menace qui n’est pas nouvelle, et qui semble peu inquiéter outre-Atlantique. Menace sérieuse ou effet d’annonce ? En pleine invasion russe de l’Ukraine, Moscou multiplie les provocations. Le 6 juillet 2022, Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, la chambre basse de l’Assemblée russe, et proche de Vladimir Poutine, a menacé les États-Unis de récupérer l’Alaska.

Ce territoire du nord-est Américain, situé à quelques kilomètres de la Russie, au niveau du détroit de Béring, a été cédé par Moscou à Washington en 1867 pour près de sept millions de dollars.

Une annonce qui a fait peu de vagues outre-Atlantique. Le gouverneur de l’Alaska, Mike Dunleavy a réagi sur Twitter.

« Bonne chance avec ça ! Nous avons des centaines de milliers de citoyens armés en Alaska et de militaires qui verront les choses différemment », a-t-il ironisé.

« La question de la récupération de l’Alaska est un serpent de mer qui circule depuis une dizaine d’années dans les médias russes », explique Gaël Guichard, spécialiste de l’ex-URSS.

« Le sujet avait été abordé directement par Vladimir Poutine en 2014 », rappelle-t-il.

Moscou a besoin de réveiller le patriotisme de sa population

Cette menace de reprendre cette région stratégique, qui renferme du pétrole et du gaz de schiste, ne semble pas sérieuse, ni envisageable.

« Moscou a besoin de réveiller le patriotisme de sa population », résume Carole Grimaud Potter, professeure de géopolitique russe à l’Université de Montpellier.

« De tels propos excitent les velléités nationalistes » en Russie, estime-t-elle.

« Les réseaux sociaux russes se sont d’ailleurs animés, à la suite de cette annonce, d’une campagne intitulée l’Alaska est à nous », illustre la spécialiste.

C’est précisément l’effet recherché par le Kremlin, de la même manière qu’avec sa campagne du « Z », lettre devenue symbole de soutien à l’armée russe en Ukraine.

« On est ici face à une provocation pure et simple. Ne venant pas d’un représentant de l’exécutif, cette menace a peu d’impact en l’état », confirme de son côté Gaël Guichard.

« Elle permet au moins de rappeler aux États-Unis les capacités de perturbations de la Russie sur un sujet qui reste sensible », estime-t-elle.

De façon plus concrète, le Kremlin a des vues sur d’autres zones géographiques. « En ce moment, ce sont les pays baltes qui sont dans le viseur », affirme Carole Grimaud Potter.

« Moscou veut opposer des contre-sanctions à celles des Occidentaux, qui tiendraient à bloquer toutes les importations des pays baltes vers la Russie, pour affaiblir leur économie », résume-t-elle.

« C’est cette zone qui est à haute tension aujourd’hui, surtout la Lituanie », avertit la spécialiste.

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Avec TF1

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