Mali : Tombouctou sous blocus du « JNIM »

Mali : Tombouctou sous blocus du « JNIM »

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Au Mali, le « JNIM » impose un blocus à Tombouctou. Il interdit depuis plusieurs jours aux camions de marchandises d’entrer dans la ville.

Les autorités locales tentent de rassurer les populations et, pour le moment, rien ne manque dans la ville selon nos confrères de Radio France internationale (RFI).

Dans une série de messages audios diffusés en début de semaine dernière – ils ont commencé à circuler à partir du 8 août 2023 –, le commandant du « JNIM » pour la région de Tombouctou, Talha Abou Hind, annonce qu’il ne laissera plus passer aucun camion en provenance d’Algérie et de Mauritanie, d’où proviennent la plupart des marchandises consommées à Tombouctou, mais également de la région malienne du Mema, plus au sud.

Il affirme également que ses hommes se mobilisent autour de la ville pour « une guerre totale » contre l’État malien, qui a « fait appel à Wagner comme il avait appelé Barkhane et Takuba ».

Ces derniers jours, la menace a été mise à exécution : selon les nombreuses sources jointes à Tombouctou, plus aucun camion en provenance d’Algérie, de Mauritanie mais également des villes maliennes de Bambara Maoudé, Mopti ou Goundam, n’a pu entrer dans la ville.

Les transporteurs attendent aux frontières, restent bloqués dans la région de Taoudeni ou rebroussent chemin. Les véhicules des particuliers, eux, peuvent circuler.

Si les habitants de Tombouctou ne cèdent pas à la panique, quelques dizaines de familles – aucun chiffre précis n’a pu être recoupé – ont pourtant décidé de quitter la ville. Certaines par crainte de la menace jihadiste, d’autres – majoritairement arabes – parce qu’elles redoutent la réaction de l’armée malienne et d’éventuels amalgames.

Une situation face à laquelle les autorités militaires et administratives locales tentent de rassurer : par communiqué ou lors de déclarations publiques, le gouvernorat de Tombouctou et le commandement militaire de la zone ont affirmé leur mobilisation au service de tous, demandé aux populations de rester dans la ville et de vaquer librement à leurs occupations.

Une situation que complexifie davantage le contexte de tensions entre l’armée malienne et les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad, une CMA signataire de l’accord de paix de 2015, à Ber, à seulement une soixantaine de kilomètres.

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