Menace djihadiste en Afrique : des exercices militaires organisés par les Etats-Unis

Menace djihadiste en Afrique : des exercices militaires organisés par les Etats-Unis

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Des soldats de plusieurs pays africains sont formés aux tactiques de contre-insurrection dans le cadre de l’exercice annuel dirigé par les États-Unis connu sous le nom de Flintlock, qui a débuté cette semaine.

Quelque 1 300 militaires de 29 pays s’entraînent au Ghana et en Côte d’Ivoire, dans un contexte de montée de la violence djihadiste liée à Al-Qaida et au groupe État islamique qui a tué des milliers de personnes, déplacé des millions et plongé des pays dans des crises.

Alors que la majeure partie de l’activité extrémiste est concentrée dans la région du Sahel intérieur de l’Afrique de l’Ouest au Mali, au Burkina Faso et au Niger, la violence se propage rapidement aux États côtiers comme le Ghana, qui connaît une recrudescence d’attaques par des groupes non identifiés, qui pourraient avoir des liens avec les djihadistes.

Cette année, US Flintlock, un entraînement de deux semaines, se déroule au milieu d’un sentiment anti-français croissant en Afrique de l’Ouest. Le Mali et le Burkina Faso ont mis fin à leur coopération militaire avec la France, se plaignant que la présence militaire française depuis plusieurs années n’a pas fait grand-chose pour endiguer la montée de la violence djihadiste. Les juntes militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso reçoivent désormais le soutien militaire de la Russie, et le Mali travaille également avec le groupe Wagner.

Les États-Unis disent vouloir aider les pays africains à endiguer la menace extrémiste avant qu’elle ne se propage davantage dans la région.

Bien que les États-Unis n’augmentent pas le nombre de leurs soldats en Afrique de l’Ouest, les forces d’opérations spéciales américaines continueront à organiser des formations conjointes avec des partenaires en fonction de leurs besoins et de leurs demandes, apprend-on.

Crainte de collusion entre djihadistes et pirates

Pour la première fois à Flintlock, il y a un site dédié à la formation maritime où les forces militaires pratiquent la perquisition et la saisie et d’autres tactiques, afin de conjurer la menace croissante de la piraterie dans le golfe de Guinée.

Les responsables militaires ghanéens craignent que les djihadistes ne travaillent bientôt avec les pirates pour rendre les eaux dangereuses, ce qui limiterait l’activité économique des pays côtiers.

La propagation de la violence extrémiste dans la région du Sahel montre qu’il faut plus qu’une solution militaire pour empêcher l’insurrection d’infecter la zone côtière, selon les experts régionaux.

La pauvreté généralisée, la forte inflation et la pénurie d’emplois pour les jeunes hommes offrent des conditions favorables au recrutement djihadiste, a reconnu Rukmini Sanyal, analyste ghanéen pour l’Economist Intelligence Unit.

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