TotalEnergies est soupçonnée par les médias de vouloir vendre ses actifs en Centrafrique pour causes de diverses difficultés.
La multinationale française ne confirme pas ces informations. Mais, en tant que dernière importatrice de produits pétroliers en Centrafrique, elle s’interroge sur ses priorités.
Plus de la moitié des stations Total de Centrafrique sont aujourd’hui à l’arrêt, faute de carburants. Seules celles de la capitale, Bangui, fonctionnent et encore à tour de rôle, selon les stocks disponibles. Cette situation génère d’interminables queues d’automobilistes, de transporteurs et de moto-taxis mécontents.
Dernière importatrice de carburants du pays, Total limite ses achats, car la vente se fait à perte depuis des mois. Le prix réglementé du litre d’essence est de 865 francs à la pompe, mais il coûte 30 à 40% plus cher.
L’État, qui subventionne la différence, n’a pas réglé l’ardoise. Sa dette se compte aujourd’hui en millions d’euros. Tandis que des organisations proches des autorités et même de certains membres du gouvernement, accusent l’entreprise d’organiser la pénurie.
« La Centrafrique est une goutte d’eau dans le chiffre d’affaires global de TotalEnergies, l’équivalent d’une station d’autoroute française », confie un cadre du groupe pétrolier. Il apparaît clairement qu’économiquement, un départ serait donc indolore.
Comme toutes les multinationales, TotalEnergies revoit régulièrement son portefeuille, ce qui l’a par exemple conduit à céder ses actifs au Liberia, en Sierra Leone ou encore au Niger ces deux dernières années.
« Reste que pour vendre, il faut trouver un acheteur : vu le climat des affaires, les tracasseries et le coût du transport, ils ne se bousculeront pas », estime un connaisseur du secteur.
Lire aussi: Centrafrique : implantation imminente d’une télévision russe
Avec RFI