Que faisait un navire militaire français dans les eaux béninoises ?

Que faisait un navire militaire français dans les eaux béninoises en juillet 2023 ?

Afrique Politique

Le contexte actuel marqué par la crise au Niger et une possible intervention militaire de la CEDEAO donne lieu à une tension dans la sous-région. La semaine dernière, les autorités de transition nigériennes ont affirmé avec des informations concernant du matériel de guerre et des navires déployés au Bénin voisin en vue d’une agression.

Le Bénin crie à l’intoxication par la voix du porte-parole du Gouvernement, M. Wilfried Léandre HOUNGBEDJI. Ce dernier évoque les raisons de la présence d’un navire militaire Français qui était sur les côtes maritimes béninoises.

« Par rapport à ce navire, il faut déjà noter qu’il n’est plus dans les eaux béninoises. Périodiquement, l’armée béninoise avec l’armée française, celle de la Belgique et d’autres armées de la sous-région organisent des sessions de renforcement de capacités », explique M. HOUNGBEDJI.

Pour lui, cette situation ne devrait pas donner lieu à une intoxication qui n’a pas sa place. En effet, rappelle le porte-parole, dans le cadre de la dernière session des exercices périodiques, la France a formulé la demande d’accoster dans les eaux béninoises au Ministère de la Défense de notre pays le 07 juillet 2023, plusieurs semaines avant le coup d’Etat du Niger en date du 26 juillet.

« À l’heure où je vous parle, ce navire n’est plus là. Il a fini sa mission sauf que ceux qui ont intérêt à l’intoxication, à la manipulation ne sont plus retournés filmer pour vous dire que le navire qu’il assimilait à un navire de guerre pour attaquer le Niger n’était plus là. », a conclu le SG du Gouvernement.

Tensions entre le Niger et le Bénin

Depuis le début du coup d’Etat, le Niger voit mal le soutien du Bénin aux décisions de la CEDEAO concernant une intervention militaire. Si les décisions de la CEDEAO engage tous ses membres, une fixation a été faite à tort ou à raison sur certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Nigéria.

Dans la foulée, les relations de bon voisinage entre le Bénin et le Niger semblent être conjuguées au passé.

Les militaires au pouvoir au Niger ont également dénoncé un accord de coopération militaire conclu en 2022 avec le Bénin voisin, qu’ils accusent « d’envisager une agression » contre leur pays. Dans un communiqué, le régime militaire de Niamey a indiqué « avoir appelé à plusieurs reprises au respect des obligations » de cet accord signé le 11 juillet 2022 avec le Bénin qui aurait « décidé d’envisager une agression contre le Niger au lieu de le soutenir ».

L’accusation est directe : « La République du Bénin a autorisé le stationnement des militaires mercenaires et matériels de guerre dans la perspective d’une agression voulue par la France en collaboration avec certains pays » de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) contre le Niger, selon les autorités de transition qui disent avoir la « volonté d’éviter l’escalade ».

De son côté, le Bénin a fait savoir qu’il ne reconnaît pas la junte au pouvoir. Cette position est aussi celle de la CEDEAO, de la France et plusieurs autres partenaires du Niger qui souhaitent revoir le président déchu Mohamed Bazoum au pouvoir. 

Lire aussi : Dénonciation d’accord militaire , Cotonou ne reconnaît pas la junte nigérienne

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