La société paramilitaire privée russe Wagner est présente au Mali et en Libye sur une « base commerciale ». Ce sont les termes utilisés lundi par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Dans une interview accordée à la télévision italienne Mediaset, Lavrov a réitéré que Wagner « n’a rien à voir avec l’Etat russe ».
Wagner, réputé proche du président Vladimir Poutine, est accusé d’employer des mercenaires qui ont commis des exactions au Mali, en Libye et en Syrie.
D’après le ministre, Moscou a donné des explications à la France à ce sujet lorsque le gouvernement français « est devenu nerveux parce que Wagner a signé un accord avec le gouvernement du Mali pour la fourniture de services de sécurité ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian, ainsi que (le chef de la diplomatie de l’UE) Josep Borrell, en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone (d’intérêt) de l’UE et de la France », a affirmé Sergueï Lavrov.
« Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette société militaire privée a été invitée par les autorités de Tobrouk, où se trouve le parlement », a-t-il ajouté. « Ils y sont présents sur une base commerciale, ainsi qu’au Mali », révèle-t-il.
Le gouvernement de transition malienne évoque la présence sur son territoire de simples conseillers russes.
Entre « 10.000 et 20.000 » mercenaires de la compagnie paramilitaire russe Wagner ou combattants syriens et libyens combattent actuellement aux côtés des forces russes en Ukraine, selon un responsable européen.
Que ce soit en Centrafrique ou au Mali, Wagner est régulièrement accusé de violations de droits humains. Mandatés par le Centre syrien des médias et de la liberté d’expression (SCM), la Fédération Internationale pour les droits humains (FIDH) et l’ONG russe de défense des droits humains Memorial, des avocats ont déposé en 2021, à Moscou, une plainte contre des membres présumés du groupe de mercenaires Wagner. L’action judiciaire dénonce des cas de torture et de mutilations attribués aux soldats de cette société militaire privée russe. Aucune suite n’a été enregistrée.
Lire aussi : Terrorisme au Burkina Faso : Des manifestants réclament la Russie