France : Faure Gnassingbé, alors étudiant, a acquis un appartement de plus de 500 millions F CFA

France : Faure Gnassingbé, alors étudiant, a acquis un appartement de plus de 500 millions F CFA

Afrique Politique

Selon les révélations du média « L’Obs », le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a acquis en 1997 une villa en terre française d’une valeur de plus 790.000 euros, ce qui dépasse largement les 500 millions de F CFA alors qu’il était étudiant à l’époque.

« Un achat effectué par un président africain, le Togolais Faure Gnassingbé, laisse également perplexe. En 1997, à 31 ans, cet homme était encore étudiant en master aux Etats-Unis après être passé par le lycée militaire de Saint-Cyr et l’université Paris-Dauphine. Mais il a tout de même pu s’offrir une villa jouxtant le golf privé de Saint-Nom-la-Bretèche pour l’équivalent de 793 000 euros. A l’époque, sans activité professionnelle, il était surtout connu pour être le fils de Gnassingbé Eyadema, le président du Togo depuis 1967. Un père auquel Faure Gnassingbé succédera en 2005, à la mort de celui-ci. Interrogé via son directeur de communication sur l’origine des fonds ayant permis d’acheter la maison, Faure Gnassingbé n’a pas répondu », selon le journal.

Le média français a collaboré avec un collectif de journalistes pour dévoiler l’ampleur de l’immobilier de luxe. Plus de soixante personnalités étrangères, chefs d’Etat, ministres ou hommes d’affaires controversés, ont investi des centaines de millions d’euros en France pour acheter des maisons ou des appartements de luxe.

Comment les investigateurs ont obtenu ces informations  sur Faure Gnassingbé et les autres personnalités ?

L’enquête s’appuie notamment sur les données publiques du ministère français de l’Economie. C’est un lot de 131 fichiers texte intitulé « Fichier des locaux et des parcelles des personnes morales ».Il comporte 16,1 millions de lignes et a été publié sur internet en mars 2021 par le ministère de l’Economie. Des tableaux où figurent les 16,1 millions de biens immobiliers détenus en 2020 par des « personnes morales » en France, que ce soient des entreprises – de la simple SCI familiale à la multinationale cotée en Bourse – ou des collectivités publiques (Etat, collectivités locales, offices HLM…). Avec chaque fois la ville et l’adresse postale.

A partir de ces 1,74 million de « personnes morales », nous avons réussi à remonter aux noms des dirigeants de ces sociétés et de leurs bénéficiaires effectifs. Parmi tous ces noms, nous avons ensuite tenté de trouver la présence de personnalités. Nous avons utilisé Wikidata, la grande base de données qui se cache derrière l’encyclopédie en ligne Wikipédia, pour établir des listes d’hommes politiques de premier plan, chefs d’Etat et de gouvernement, ministres et parlementaires. Nous nous sommes également servis du site OpenSanctions, qui compile les noms de personnalités visées par des sanctions – à partir, notamment, des « listes noires » publiées par l’Union européenne, l’ONU, Interpol ou le département du Commerce américain.

Une fois ces personnalités identifiées et leurs biens immobiliers en France répertoriés, nous avons multiplié les demandes aux services de la publicité foncière (SPF), une administration locale qui permet à n’importe quel Français de connaître l’identité des propriétaires successifs d’un logement et d’obtenir une copie des actes de vente. Ces démarches nous ont aussi permis de retrouver le nom des notaires impliqués et les conditions précises des transactions effectuées (prêt, hypothèque, paiement en cash…).

Un travail fastidieux et long de plusieurs mois, qui montre l’intérêt de l’open data ou accès aux « données ouvertes » qui permet à tout citoyen de connaître et évaluer l’action publique. Ce droit, garanti par la loi du 17 juillet 1978, est encore trop souvent remis en cause par les responsables publics. Plus il sera respecté et plus les médias auront accès à des données sensibles qui, ensuite, faciliteront des enquêtes comme la nôtre.

Source : nouvelobs.com

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