Les prix mondiaux du riz ont augmenté de près de 10 % en un mois. En août 2023, les prix mondiaux du riz ont augmenté de 9,8 % par rapport au mois de juillet. Selon les explications de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), vendredi 8 septembre, il s’agit du prix le plus haut depuis quinze ans.
La raison n’est pas la baisse des stocks : « Il est toujours prévu que les stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation de 2023-2024 atteignent leur plus haut niveau jamais enregistré » après une hausse de 1,4 % par rapport à 2022-2023, selon l’agence. Près des trois quarts de ce volume devraient être détenus par la Chine et l’Inde.
Les regards devraient plutôt être tournés vers l’inde. Le 20 juillet, New Delhi a interdit l’exportation de riz blanc non basmati (environ le quart de ses exportations habituelles de riz), afin d’en conserver suffisamment pour la consommation de ses habitants et pour limiter l’inflation sur le marché intérieur.
Or, l’Inde assure 40 % du commerce mondial du riz et vend des brisures de riz à l’Afrique, notamment au Sénégal, au Nigeria, à la Côte d’Ivoire ou au Bénin, ainsi qu’en Asie (Pakistan, Philippines) et au Moyen-Orient (Turquie, Syrie). Par ailleurs, une taxe à l’exportation de 20 % sur le riz étuvé a également été mise en place. Le pays envisagerait, en outre, une baisse des droits de douane sur le blé, afin de faciliter l’importation de cette céréale.
Et l’Afrique dans tout cela ?
Les pays africains font sans doute partie de ceux qui ressentent le plus les effets de cette augmentation. Depuis quelques jours, des augmentations de prix ont été signalés du côté de la Côte d’ivoire. Par exemple, un sac de riz de 25kg vendu précédemment à 15000 F coûte pratiquement 19000 F à présent.
Il convient de se demander la pertinence de toutes les politiques de mécanisation agricoles annoncées et financées à coup de milliards ici et là. Mais en attendant, beaucoup se sont rappelés que les producteurs locaux avaient déjà des quantités non négligeables de riz de bonne qualité.
Certains ont juste pris sur eux de faire la promotion du riz local qui coûte moins cher dans un contexte économique post-Covid difficile.
Dans une analyse publiée sur sa page Facebook, le Député-maire de Tiassale, Assale Tiemoko Antoine a estimé qu’une augmentation de prix justifiée par la décision de l’Inde n’est qu’un échec pour la Côte d’ivoire. Car, précisee-t-il « l’Afrique possède plus de 70℅ des terres fertiles au monde et la côte d’Ivoire, en Afrique de l’Ouest, possède les terres parmi les plus fertiles ». Etre incapable, « 63 ans après les indépendances, de nous inventer une Agriculture capable de nourrir nos populations » est un échec.
Lire aussi : Gabon : le parti d’Ali Bongo félicite et soutient les autorités de transition
