Au Togo, la carte d’électeur joue plusieurs rôles au point d’interférer dans les domaines qui relèvent des autres pièces administratives.
« Cette carte est valable pour le référendum, les élections locales, les élections législatives, les élections présidentielles », peut-on y lire au verso de la carte d’électeur togolaise. Et pourtant, quand il s’agit d’ouvrir un compte auprès d’une institution de microfinance ou auprès d’une banque, les citoyens usent de leur carte d’électeur.
Avec la carte d’électeur, bon nombre de ses usagers arrivent donc à recevoir de l’argent aussi bien en provenance de l’intérieur que de l’extérieur du pays. Bref, les transactions financières et commerciales ne sont plus un casse-tête.
Autre rôle « détourné » et non des moindres, elle permet à ses détenteurs de bénéficier des aides financières de l’Etat en faveur des couches dites vulnérables. Le dernier exemple illustratif date de l’apogée du coronavirus : il s’agit du Programme « Novissi »
Enfin pour traverser les frontières terrestres des pays limitrophes, l’usage de la carte d’électeur suffit.
Dans un pays où les tracasseries administratives couplées aux coûts financiers élevés du jugement supplétif, du certificat de nationalité, de la carte nationale d’identité ainsi que du passeport, force est donc de constater que la carte d’électeur en jouant ces rôles « détournés », a fini par reléguer de facto au second plan au fil des années ces pièces administratives.
Ainsi donc, la carte d’électeur qui se délivre surtout sans frais est devenue la seule pièce dont dispose un nombre non négligeable de togolais pour jouir des droits que leur confère la citoyenneté togolaise.
Pour rappel sur la terre de nos aïeux, l’établissement des pièces susmentionnées relève d’un parcours de combattant d’où la forte affluence au cours des recensements et révisions électoraux de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) afin d’y d’obtenir la carte d’électeur.
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