Un syndicat de journalistes du Soudan du Sud a confirmé vendredi que six membres du personnel de la chaîne de télévision nationale avaient été arrêtés. Leurs arrestations ont rapport avec les images montrant apparemment le président du pays s’urin@nt dessus lors de la mise en service de la route Juba-Terekeka en décembre de l’année dernière.
Il y a parmi les personnes interpellées, le responsable de la salle de contrôle de la chaîne, Joval Tombe, un rédacteur de contenu et plusieurs cameramen et techniciens, présents lors de la couverture de l’évènement.
Les images de la South Sudan Broadcasting Corporation ont été diffusées en décembre et largement partagées en ligne. Elles montraient le président Salva Kiir, âgé de 71 ans, debout pendant l’hymne national, puis regardant ce qui semblait être une tache qui se répandait avant que la caméra ne se détourne. Cette affaire très sensible a été pourtant abondamment relayée.
L’Union des journalistes du Soudan du Sud a appelé à une conclusion rapide de l’enquête sur les membres du personnel qui, selon elle, sont détenus par le Service de sécurité nationale (NSS). Dans un communiqué, le syndicat a déclaré que les membres du personnel étaient soupçonnés d’avoir eu connaissance de la diffusion publique d'”une certaine séquence”.
Des sources officielles du ministère sud-soudanais de l’information ont confirmé les arrestations. Au même moment, elles ont minimisé l’affaire, affirmant que les journalistes participaient juste à l’enquête. “Il est vrai que certains de nos collègues ont été emmenés, mais ils ne sont pas en état d’arrestation”, ont-elles affirmé. Et de préciser : “La sécurité a souligné que la vidéo postée sur les médias sociaux se trouve être de la SSBC, même si la SSBC n’a pas publié de nouvelles liées à cette vidéo”. Les journalistes seraient bientôt libérés, apprend-on.
Les appels au NSS sont restés sans réponse.
Salva Kiir est le seul président du Soudan du Sud depuis que le pays a obtenu son indépendance du Soudan en 2011. L’élection présidentielle a récemment été reportée à nouveau, cette fois à la fin de 2024, au milieu de la lenteur de la mise en œuvre d’un accord de paix de 2018 mettant fin à une guerre civile de cinq ans.
