Interpellé ce vendredi 8 septembre aux alentours de 22 h 30 alors qu’il se trouvait à l’aéroport de N’Djili, en partance pour Lubumbashi pour un séjour professionnel, le correspondant de JA a été arrêté par des agents se présentant comme des officiers de la police judiciaire. Placé en détention au commissariat provincial de Kinshasa, il n’a pas pu recevoir de visites. Ses téléphones et son ordinateur lui ont été confisqués.
Le samedi 9 septembre, il a finalement été auditionné pendant plusieurs heures au commissariat général de police, où il a été assisté par un avocat. Selon les informations de JA, Stanis Bujakera Tshiamala a été entendu par la commission chargée d’enquêter sur le meurtre du député congolais Chérubin Okende. Les faits qui lui sont reprochés sont la « propagation de faux bruits » et la « diffusion de fausses informations ».
Réactions de JA
Ces accusations concernent un article publié sur le site de Jeune Afrique le 31 août et qui ne porte pourtant pas sa signature, mais celle de Jeune Afrique. Il est dès lors surprenant et inquiétant d’apprendre que notre correspondant est interrogé sur le contenu d’un article qu’il n’a pas signé et pour lequel il ne peut donc pas être tenu responsable.
Les autorités congolaises contestent depuis plusieurs jours l’authenticité du rapport attribué à l’Agence nationale de renseignements (ANR), repris dans cet article et également exploité par d’autres médias, dont RFI. Le 9 septembre, quelques heures après l’arrestation de notre correspondant, elles nous ont fait parvenir un courrier, signé par le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, dans lequel elles protestent officiellement.
Ce courrier dénonce “les fausses informations publiées sur base d’un rapport attribué indûment à l’Agence nationale de renseignement (ANR), prétendant retracer les circonstances de la mort de l’honorable Chérubin Okende Senga, survenue le 13 juillet dernier”. Il affirme que Jeune Afrique, RFI et les autres médias concernés ont exploité une “fausse note attribuée à l’ANR par des individus motivés à désorienter l’opinion tant nationale qu’internationale”.
Demande de libération immédiate
Le même courrier dit également regretter “que des médias jugés crédibles professionnellement se soient laissé dévoyer au point de relayer un document au contenu fallacieux”. Jeune Afrique réitère sa pleine confiance à l’ensemble de ses journalistes, qui ont à cœur de proposer une information juste et vérifiée, et travaillent avec sérieux et professionnalisme.
Après plusieurs heures d’audition ce 9 septembre, Stanis a été reconduit en cellule, dans l’attente d’un nouvel interrogatoire ce 10 septembre. Nous attendons toujours des éclaircissements de la part des services compétents. Jeune Afrique continue de demander la libération immédiate de son correspondant. Nous osons croire à l’attachement des autorités congolaises au libre exercice du journalisme en République démocratique du Congo.
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