Le Sénat congolais a entamé depuis jeudi 15 mai l’examen de la demande de levée d’immunité sénatoriale de l’ancien président Joseph Kabila.
Accusé par les autorités congolaises d’être complice de la rébellion ACF/M23, l’ex-chef de l’État, aujourd’hui en exil, est visé par de graves charges : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, massacres de civils.
Selon le site ActualiteCD, une commission spéciale a été mise en place et dispose de 72 heures pour soumettre son rapport, dans un contexte où les discussions ont révélé des tendances divergentes pouvant être tranchées par un vote de deux chambres du Parlement réunie en Congrès.
Jacquemain Shabani, vice-premier ministre chargé de l’Intérieur, et Constant Mutamba, ministre de la Justice, accusent l’ancien président de jouer un rôle actif dans le conflit armé dans l’Est de la RDC.
Félix Tshisekedi, président actuel de la République, est allé plus loin en affirmant publiquement que Joseph Kabila serait à l’origine de l’AFC/M23, le groupe armé qui contrôle plusieurs villes et localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Côté justice, le ton est ferme. Le ministre Constant Mutamba a promis des procès imminents et annoncé que tous les biens identifiables de l’ancien président, y compris ses comptes bancaires et ses avoirs, seront saisis. Mais avant cela, la procédure parlementaire doit suivre son cours, précise le média français soulignant que la date de la décision finale dépendra du bureau du Sénat.
Kinshasa s’appuie sur la Constitution pour dire que les anciens chefs de l’Etat doivent faire preuve de réserve et de patriotisme, notamment. Mais l’opposition congolaise rappelle que c’est la même Constitution qui donne le statut de sénateur à vie, un statut qui « ne peut être remis en cause pour des considérations politiques ou judiciaires ».
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