Le Nigeria a franchi une étape décisive, mardi 9 décembre 2025, en validant le déploiement de forces armées au Bénin. Réunis en session spéciale, les sénateurs ont approuvé la requête du président Bola Ahmed Tinubu visant à engager des troupes dans le pays voisin, secoué deux jours plus tôt par une tentative de coup d’État.
Selon la présidence nigériane, cette mission fait suite à un appel direct du chef de l’État béninois, Patrice Talon, qui a sollicité l’appui d’Abuja après que des militaires putschistes ont brièvement tenté de s’emparer du pouvoir à Cotonou. Tinubu a estimé que la situation constituait une menace claire contre « l’ordre constitutionnel » et justifiait une réaction rapide.
Le chef de l’État a rappelé que cette décision s’inscrivait dans les engagements sécuritaires de la CEDEAO, dont le protocole sur la démocratie autorise une assistance militaire en cas de rupture institutionnelle. À l’intérieur du Nigeria, la démarche a été examinée conformément aux articles constitutionnels qui imposent la consultation du Conseil de défense et l’aval du Sénat pour toute opération extérieure.
Le comité plénier du Sénat a donné son feu vert, estimant que le déploiement répondait aux exigences de la Constitution fédérale. Le président de l’institution, Godswill Akpabio, a souligné l’urgence d’« éviter une escalade et une crise humanitaire dans la sous-région ».
Si l’approbation parlementaire formalise l’intervention, l’armée nigériane était déjà intervenue le jour même de la tentative de putsch. Des moyens aériens avaient été mobilisés en appui aux forces béninoises pour neutraliser les positions tenues par les soldats insurgés. Tinubu avait alors confirmé que ces opérations s’étaient déroulées en étroite coordination avec Cotonou.
Aida Rachel KOUMONDJI (stagiaire)
