Cela tombe tout cru mais le G5 Sahel est mort. Le président nigérien n’est pas passé par quatre chemins pour le dire. Dans une interview accordée à La Croix, il donne d’amples détails.
« Depuis le second coup d’État au Mali (en mai 2021, NDLR), Bamako est dans une fuite en avant qui l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme. Le départ de la France du Mali nous empêche désormais de coordonner nos actions. L’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région », a-t-il fait savoir.
Selon M. Bazoum, l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région. Car si le pays « était dans une situation normale », la coopération « avec Barkhane. » se porterait mieux.
Pour le chef de l’État, les forces maliennes ne remplissent pas leur mission dans la zone « des trois frontières ». Il précise : « Notre frontière avec le Mali est sous la coupe de l’État islamique au Grand Sahara. Bamako n’a pas investi les postes avancés dans cette zone. »
Mohamed Bazoum s’est aussi prononcé sur le sentiment anti-français qui se développe. Il accuse « des officines mobilisées derrière ce courant ». Et d’ajouter : « Sur le terrain, les populations n’ont pas ce problème. Elles ne demandent qu’une chose : que la présence des Occidentaux contribue à lutter efficacement contre les terroristes. »
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