Les États-Unis s’apprêtent à relancer leurs essais d’armes nucléaires, plus de trente ans après leur interruption. Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi 30 octobre avoir donné l’ordre au ministère de la Guerre de « commencer immédiatement les tests » afin de répondre aux récents développements de l’arsenal nucléaire russe.
Sur son réseau Truth Social, le président a justifié cette décision par la nécessité de se placer « sur un pied d’égalité » avec les autres puissances. Il fait notamment référence à la Russie, qui a récemment présenté de nouvelles armes à propulsion nucléaire comme le missile de croisière Bourevestnik et le drone sous-marin Poséidon.
Le Kremlin a toutefois précisé que ces dispositifs ne constituent pas des essais nucléaires à proprement parler, puisqu’ils ne consistent pas à faire exploser une bombe atomique. En réalité, seul le régime nord-coréen a mené de véritables essais nucléaires au XXIᵉ siècle, le dernier remontant à 2017.
Les États-Unis n’ont plus réalisé d’essai nucléaire depuis 1992, date à laquelle le président George H. W. Bush avait instauré un moratoire. Entre 1945 et 1992, Washington a procédé à 1 054 explosions expérimentales, principalement dans le désert du Nevada et dans le Pacifique.
Si les États-Unis ont signé en 1963 le traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, ils n’ont jamais ratifié le traité d’interdiction complète (Ticen), ouvert à la signature en 1996. La décision de Donald Trump marquerait donc une rupture majeure avec plus de trois décennies de retenue, et pourrait relancer une nouvelle ère de tensions nucléaires à l’échelle mondiale.
Aïda Rachel KOUMONDJI (stagiaire)





