En visite d’État en France, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et Emmanuel Macron ont affiché leurs désaccords sur plusieurs dossiers internationaux, notamment la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza.
Le jeudi 5 juin, lors d’une conférence de presse conjointe à Paris, les deux chefs d’État ont exposé leurs positions divergentes sur l’attitude à adopter face à la Russie. Lula, récemment reçu à Moscou par Vladimir Poutine pour les commémorations du 9 mai, affirme vouloir œuvrer pour la paix. Il dit avoir personnellement encouragé Poutine à se rendre aux négociations d’Istanbul, soulignant l’engagement du Brésil et de la Chine pour une médiation.
Mais Emmanuel Macron estime que cette posture reste insuffisante. Le président français appelle le Brésil à sortir de sa neutralité et à défendre activement la paix dans le respect de la Charte des Nations unies, notamment l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Lula, lui, remet en question l’efficacité du Conseil de sécurité de l’ONU, qu’il juge dépassé face à ce type de crise. Macron, à l’inverse, défend le multilatéralisme et les institutions internationales comme voie de résolution.
Les divergences se sont également exprimées sur la situation à Gaza. Le président brésilien accuse le gouvernement israélien de commettre un « génocide prémédité » contre les civils palestiniens, appelant la communauté internationale à reconnaître sans attendre l’État de Palestine. Pour lui, il s’agit d’« un devoir moral, humain et une exigence politique ».
Paris, de son côté, évoque une reconnaissance « au moment opportun », à condition qu’elle s’accompagne d’un engagement équivalent des pays arabes envers Israël.
Malgré ces tensions diplomatiques, les deux dirigeants ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur coopération sur d’autres fronts, notamment la lutte contre le réchauffement climatique et la refonte de la gouvernance mondiale.
Daniel GABA DOVI (Stagiaire)