Une panne d’électricité de dix heures à l’échelle nationale jeudi a mis en lumière la crise énergétique chronique que traverse ce pays africain riche en pétrole. Après qu’un incendie ait détruit le réseau électrique du pays, les 36 États et la capitale Abuja sont tombés dans l’obscurité, ce que les distributeurs d’électricité du Nigeria décrivent comme un « effondrement total du système ».
Le Nigeria est le premier producteur de pétrole d’Afrique et le 9e producteur mondial, mais l’approvisionnement en électricité est, au mieux, irrégulier. Le réseau est tombé en panne au moins quatre fois en 2022, et moins de la moitié des Nigérians y sont connectés. Au lieu de cela, la plupart des familles et des entreprises dépendent de générateurs à essence et au diesel. Mais les prix de ces carburants ont doublé depuis que le gouvernement a réduit les subventions en mai, et de nombreux Nigérians ont désormais du mal à trouver d’autres sources d’énergie abordables.
Le gouvernement a promis de réorienter les 10 milliards de dollars de subventions annuelles aux carburants vers l’amélioration du réseau électrique. Au lieu de cela, le président Bola Tinubu, confronté à l’indignation et à une crise du coût de la vie, a annoncé qu’il améliorerait l’approvisionnement énergétique en permettant aux gouvernements des États de construire leurs propres centrales électriques. Même si davantage de centrales électriques permettraient d’atténuer les pénuries, elles ne seront pas construites du jour au lendemain.
La réduction des subventions du président Tinubu était une mesure impopulaire considérée comme nécessaire pour stabiliser l’économie nigériane à long terme, et elle lui a valu les applaudissements des investisseurs et du FMI, suscitant l’espoir d’investissements au Nigeria. Et la décision de décentraliser l’approvisionnement en électricité pourrait également relancer une croissance économique chancelante.
Mais pour l’instant, comme il est peu probable que l’administration Tinubu revienne sur la décision en matière de subventions, les Nigérians moyens sont dans le flou et en paient le prix.
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