Burkina : des magistrats envoyés au front pour combattre les terroristes

Burkina : des magistrats envoyés au front pour combattre les terroristes

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Au moins six magistrats burkinabés ont été enrôlés de force dans l’armée pour avoir pris des mesures contre des militants pro-pouvoir et d’autres individus, ont indiqué trois syndicats de magistrats dans un communiqué conjoint.

Les ordres de réquisition adressés par écrit par le régime à ces magistrats, parmi lesquels figurent quatre procureurs, deux substituts et un juge d’instruction, leur ordonnent de « participer aux opérations de sécurisation du territoire » auprès d’une unité militaire de Kaya, dans le nord du pays, pour une durée « renouvelable » de trois mois, entre le 14 août et le 13 novembre.

Lundi, cinq magistrats ont « reçu individuellement des appels téléphoniques » les informant que « chacun est réquisitionné pour les opérations de sécurisation du territoire national pendant la période du 14 août au 13 novembre, avec possibilité de renouvellement », a écrit l’intersyndicale dans un communiqué.

Le pouvoir en place depuis le coup d’État en 2022, est accusé de réprimer la dissidence en kidnappant et en enrôlant des critiques, et en exhortant les citoyens à signaler les voisins suspects au nom de la sécurité nationale.

Ordre de réquisition

« Les syndicats de magistrats ont constaté que ces magistrats ont récemment traité des cas de citoyens se déclarant de fervents partisans du gouvernement actuel », ont-ils indiqué dans un communiqué.

La déclaration a été diffusée vendredi par des membres des syndicats de magistrats.

« Ces réquisitions ne sont ni plus ni moins que des actes d’humiliation et d’intimidation des magistrats dans l’exercice de leurs fonctions », juge l’intersyndicale, qui regroupe les trois principaux syndicats de magistrats du pays.

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L’armée burkinabè combat une insurrection jihadiste qui s’est propagée dans la région du Sahel au sud du Sahara depuis ses débuts il y a 12 ans. L’aggravation de la violence dans la région a conduit à deux coups d’État au Mali, deux au Burkina Faso et un au Niger voisin depuis 2020.

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