
À 49 ans, l’homme de confiance de Patrice Talon est propulsé au-devant de la scène politique, avec la mission d’assurer la continuité des réformes engagées depuis 2016.
La décision a été officialisée dans la nuit du 30 au 31 août, à l’issue d’une réunion restreinte. Les deux principaux partis de la coalition, l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR), ont confirmé ce choix.
« Romuald Wadagni est le candidat de la majorité parlementaire et présidentielle. Il est le candidat de chacun de nous. Il est mon candidat », a déclaré Joseph Djogbénou, président de l’UPR. Pour Abdoulaye Bio Tchané, leader du BR, l’actuel ministre des Finances incarne « le profil idéal pour assurer la continuité et renforcer les acquis des réformes engagées depuis près d’une décennie ».
Né en 1976 à Lokossa, Wadagni a suivi un parcours académique et professionnel international. Diplômé en France et aux États-Unis, passé par la Harvard Business School, il a travaillé 17 ans chez Deloitte, où il a gravi les échelons jusqu’à devenir associé et responsable du développement africain.
Sous sa houlette, le Bénin a affiché une croissance robuste, régulièrement au-dessus de 6 %. Le pays a réussi plusieurs émissions obligataires internationales innovantes, notamment le premier Eurobond dédié aux Objectifs de Développement Durable en Afrique. Défenseur d’une gestion prudente de la dette, il a contribué à asseoir la réputation du Bénin comme élève modèle en matière de finances publiques.
Ces dernières années, Talon lui a aussi confié des dossiers sensibles liés à la défense et à la coopération internationale, renforçant son statut d’homme de confiance.
La désignation de Wadagni incarne la volonté de continuité de Patrice Talon, qui achève en 2026 son deuxième et dernier mandat. Mais si le technocrate excelle dans la gestion économique, il devra désormais affronter le terrain politique. Peu connu du grand public et discret dans les médias, il devra transformer son expertise en adhésion populaire et convaincre sur les questions sociales : emploi, pouvoir d’achat, protection sociale et redistribution des fruits de la croissance.
AIDA RACHEL KOUMONDJI (stagiaire)