Des proportions importantes d’armes saisies chez des insurgés islamistes au Niger provenaient des stocks d’États africains. Ce qui suggère que les autorités ont du mal à sécuriser les magasins d’armes dans la région, selon un rapport de 75 pages (anglais) du Conflict Armament Research (CAR).
Rien n’indique que des gouvernements envoient des armes à des militants qui ont lancé des attaques au Niger ainsi qu’au Cameroun, au Tchad et au Nigeria. Ce sont là des précisions données par Conflict Armament Research (CAR), le groupe qui a publié le rapport.
On retient néanmoins que « le maintien de la garde du matériel militaire représente un défi pour les forces de sécurité nationales de la région, en particulier celles qui sont engagées dans des opérations militaires et antiterroristes actives », a ajouté CAR.
Plusieurs pays concernés
Le groupe a déclaré avoir identifié 165 armes et 6 243 pièces de munitions en octobre 2019 que les autorités avaient récupérées sur des combattants islamistes à Diffa, dans le sud-est du Niger.
Environ 17% des armes provenaient de stocks au Tchad, au Nigeria et au Niger, tandis que 23% des munitions provenaient de stocks au Nigeria, selon le rapport. RCA a identifié 26 fusils d’assaut (14 % de l’échantillon) qui avait probablement été détourné du national arsenaux de la Libye, du Maroc et du Rwanda.
Sur les 185 armes que les forces de sécurité nigériennes saisis à des militants affiliés au JAS ou à l’ISWAP, trois se distinguent comme des anomalies : deux fusils AKM produit en Roumanie et exporté au Maroc, et un fusil Vektor R4 fabriqué au Sud Afrique et probablement exportés au Rwanda.
Ces informations ont permis par la suite d’identifier des armes d’origine libyenne parmi les échantillons documentés au Burkina Faso, les Centrafrique, Liban, Mali, Niger, et la Syrie.
Près de la moitié des armes étudiées étaient soit fabriquées dans des pays africains, soit provenaient de stocks qui avaient été exportés vers un pays d’Afrique du Nord ou de l’Ouest, selon le rapport.
Certaines des armes présentaient des similitudes avec celles récupérées auprès d’Al-Qaïda au Maghreb islamique et de leurs alliés en Afrique de l’Ouest, ce qui indique que les groupes peuvent se chevaucher ou utiliser les mêmes mécanismes d’approvisionnement, ajoute le rapport.
Avec Reuters et rapport de CAR
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