Les chefs d’état-major des armées ouest-africaines se réunissent jeudi 17 et vendredi 18 août au Ghana pour discuter d’une éventuelle intervention armée au Niger, où un coup d’État a été mené par des militaires. Ce vendredi représente le deuxième jour de réunion.
En effet, « la majorité des États de la Cédéao sont déterminés à rétablir l’ordre constitutionnel », estime un expert.
« La démocratie, c’est ce que nous défendons et soutenons » , a déclaré le chef d’état-major du Nigeria, le général Christopher Gwabin Musa, à l’ouverture de cette réunion à Accra entre responsables militaires des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Si l’option d’une opération armée reste d’actualité, la Cedeao semble encore privilégier la voie du dialogue avec le régime militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet et placé le général Abdourahamane Tiani à la tête du pays.
« L’objectif de notre réunion n’est pas simplement de réagir aux évènements mais de dessiner de manière proactive un chemin qui mène à la paix et soutient la stabilité », a poursuivi le général Gwabin Musa.
Parallèlement, le nouveau régime nigérien cherche aussi des alliés dans la région.
Mardi, le Premier ministre nommé par les militaires à Niamey, Ali Mahaman Lamine Zeine , s’est rendu au où il a été reçu par le président de transition Mahamat Idriss Deby Itno.
Pour la première fois, il a dit que son pays était « dans un processus de transition », sans toutefois en préciser sa durée avant d’éventuelles élections pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Les troupes de la CEDEAO sont intervenues dans d’autres situations d’urgence depuis 1990, notamment les guerres civiles au Libéria et en Sierra Leone. La Côte d’Ivoire, le Bénin et le Nigeria devraient fournir des troupes à une mission au Niger.
Les gouvernements dirigés par l’armée au Mali et au Burkina Faso voisins ont également déclaré qu’une intervention au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre contre eux.
La Russie et les États-Unis ont appelé à une solution diplomatique à la crise.
La CEDEAO a déjà appliqué des sanctions commerciales et financières au Niger tandis que la France, l’Allemagne et les États-Unis ont suspendu leurs programmes d’aide.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a également déclaré qu’il souhaitait que l’UE impose des sanctions aux putschistes, affirmant que la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock avait eu des entretiens avec ses homologues français et américain.
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