Une nouvelle ère comme on a l’habitude de le dire, une année de plus, un jour spécial, une journée marquante : le jour de ma venue au monde et de mon existence sur terre…
C’est à chaque fois une émotion.
Mes pleurs ont une raison d’être car je m’interroge à mes anniversaires sur ces questions :
– D’où je viens en tant qu’être humain ?
-Où est-ce que je vais, et pourquoi ma raison de la venue ?
– Pourquoi sommes-nous pourvus de raison, d’intelligence et de libre arbitre et cependant nous agissons souvent instinctivement ?
La sauvagerie, l’animosité et la barbarie dont est capable l’être humain me hantent cette journée de chaque nouvelle année… pour ne pas dire tout au long de mon existence.
Comment trouverais-je la joie, la stabilité et la paix au moment où mes semblables gémissent et que l’aspect sombre de l’être humain capable de penser, de raisonner sur des principes violant l’immuabilité de la dignité humaine. Des scientifiques, des philosophes se sont perdus dans la légitimation de « races supérieures » qui selon eux pouvaient exercer leur domination sur les « races » dite inférieures…
Je n’ai pas la tête à fêter mon anniversaire ni le temps pour la réjouissance car je n’en aurai sûrement aucune satisfaction. Ma seule espérance est de voir l’avènement d’une famille Humaine délestée de son péché originel : l’orgueil. Déshabillée de ses pourpres, de ses honneurs, de ses certitudes de puissance.
Trente-six ans d’existence ou plutôt de survie, d’endurance et de grâce pour comprendre une seule évidence : Nous avons besoin des uns et des autres pour exister.
La jeunesse sur la planète se cherche, se pose mille questions sur son avenir… La Jeunesse Africaine ne fait pas exception.
Une Jeunesse Africaine qui ploie sous le poids de la domination consumériste, de la dégradation de ses racines, du pillage organisé de ses richesses intellectuelles comme matérielles de la part de ses propres fils, oubliant progressivement sa civilisation et sa culture, estompant son individualité intrinsèque même.
Cette jeunesse bien qu’elle se soit réveillée pour réécrire son histoire et planifier son futur, manque de soutiens et de cadres. Un système éducatif déficient et inégalitaire, un manque criant de formation professionnelle, une économie basée sur le profit pour quelques uns et par l’inexistence de toute idée de répartition de la richesse créée en direction des plus modestes.
Cette situation est le fruit des incompétences de gouvernants assoiffés de pouvoir et de prébendes.
Depuis prés de soixante dix ans sont à la tête de nos Etats, des cyniques manquant d’initiatives, d’objectifs et de vision…confits dans le suivisme et l’individualisme prônés par les « maîtres du monde » détruisant tout sur leur passage avec à la bouche le mot récurrent de « Démocratie ».
Où est le vivre ensemble ? la cohésion sociale ? la paix tant véhiculée par les nations, les décideurs et les organisations de paix universelles ?
Nous devons nous ressaisir, nous peuples noirs.
Nous devons surtout rependre le cours de notre vie sans se venger du passé.
Un Passé dont nous devons tirer des leçons pour l’éveil de nos consciences, réinventer la solidarité, l’union et le partage. Considérer le travail comme une synergie pour l’émergence et le développement de notre cher continent. Il est vrai que ce n’est pas parce qu’on oublie un problème qu’il disparaît, mais servons-nous des enseignements de notre histoire afin de reconstruire notre avenir.
Nous connaissons tous les vérités nous concernant car « la vérité n’a jamais besoin d’aide pour s’afficher».
Aujourd’hui tout se révèle sous le chaud soleil, les erreurs et les faux pas, les trucages de l’histoire des Peuples Noirs : terreau des discours haineux de nos oppresseurs et détracteurs. En ce 21ème siècle notre Vérité doit s’exprimer. Un réveil général est nécessaire.
Cessons ces suivismes de théories qui ne sont pas les nôtres. Même si nous ne devons pas tout rejeter des civilisations dites modernes, il nous appartient d’édifier un avenir empreint de notre patrimoine culturel.
Ne perdons jamais espoir, jeunesse Africaine car si malgré tout nous existons…sachez que nous pouvons oser pour retrouver notre liberté et notre civilisation. MATER AFRICA n’est-elle pas d’ailleurs mère toutes les civilisations humaines ? Nous Jeunesse d’Africaine donnons-nous le courage de passer à une étape supérieure : franchissons le cap pour unifier toutes les familles de nos nations par la puissance d’une Fraternité fait d’un amour mutuel. – « l’existence n’est que nous-mêmes et tout ce qui nous entoure…On a besoin de tous les êtres vivants pour exister »
Nous n’avons pas à chercher de modèles préfabriqués … Cessons de vouloir ressembler aux stéréotypes dont nous ont abreuvés des civilisations étrangères. Cessons les conflits tribaux, ethniques. Cessons de jalouser, de mépriser notre voisin pour sa réussite et prenons exemple de sa force. Cessons de vouloir de l’argent facile, changeons plutôt nos mentalités en développant les principes de la cohésion sociale. Sans distinction d’origine, de sexe, de confession. La couleur de peau est une simple question physique et ne doit pas être sujet au malheur … Qui peut me dire de quelle couleur est son âme ?
Si nous ne changeons pas de voie, si nous ne construisons pas un nouveau modèle civilisationnel … nous subirons les mêmes affres de la part de ceux qui ont le pouvoir et chercheront toujours à le garder et de ceux qui n’ont pas le pouvoir chercheront toujours à l’avoir.
Soyons tolérant, acceptons les différences, organisons le vivre ensemble, agissons pour la sauvegarde de notre environnement. En cela nous le devons à tous les êtres vivants. Notre planète a besoin de nous.
Dzidodo Ekpeboy