L’administration du président américain Donald Trump a engagé un vaste recentrage diplomatique et sécuritaire qui touche en priorité l’Afrique, avec le rappel de 13 ambassadeurs en poste sur le continent et un durcissement marqué des restrictions d’entrée aux États-Unis visant de nombreux pays africains, selon l’Associated Press (AP) et la Maison-Blanche.
D’après l’Associated Press, Washington a décidé de rappeler près de 30 diplomates de carrière occupant des fonctions d’ambassadeur ou de haut niveau à l’étranger, dans le but d’aligner plus strictement l’action diplomatique américaine sur la doctrine « America First ». Sur les 29 chefs de mission concernés par cette réorganisation, 13 sont affectés à des pays africains, faisant du continent la région la plus touchée par cette décision.
Les pays concernés par ces rappels sont le Burundi, le Cameroun, le Cap-Vert, le Gabon, la Côte d’Ivoire, Madagascar, Maurice, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Somalie et l’Ouganda, précise l’agence américaine.
Ce recentrage diplomatique intervient parallèlement à un durcissement significatif de la politique migratoire américaine. Le 16 décembre 2025, le président Donald Trump a signé une proclamation présidentielle visant à renforcer la sécurité nationale des États-Unis, en imposant ou en maintenant des restrictions d’entrée à l’encontre de plusieurs pays jugés « à risque ».
Selon la Maison-Blanche, ces mesures reposent sur des analyses qualifiées de « fondées sur des données », mettant en avant les lacunes persistantes de certains États en matière de contrôle des voyageurs, de vérification des identités et de partage d’informations sécuritaires. Là encore, l’Afrique apparaît comme la région la plus concernée.
Parmi les 12 pays initialement classés comme « à haut risque » et soumis à des restrictions maintenues, six sont africains : l’Érythrée, la Guinée équatoriale, la Libye, la République du Congo, la Somalie et le Soudan. À cette liste s’ajoutent de nouvelles restrictions totales d’entrée visant cinq pays supplémentaires, dont trois africains le Burkina Faso, le Mali et le Niger ainsi que le Soudan du Sud. La Sierra Leone, déjà partiellement concernée, est désormais soumise à des restrictions totales.
En outre, quinze pays font l’objet de restrictions partielles, dont une majorité en Afrique, notamment l’Angola, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Malawi, la Mauritanie, le Nigeria, le Sénégal, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.
Aida Rachel KOUMONDJI (stagiaire)




