Le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président de l’Ouganda Yoweri Museveni, a menacé d’expulser les citoyens qui ne voteront pas pour son père et interdit aux femmes militaires de défiler en pantalon.
Le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président de l’Ouganda Yoweri Museveni et chef de l’armée ougandaise, a déclaré jeudi 15 mai que tout citoyen qui ne votera pas pour son père lors des prochaines élections sera expulsé. Il a aussi interdit aux femmes militaires de défiler en pantalon. Connu pour ses déclarations hors du commun sur les réseaux sociaux, Muhoozi Kainerugaba a menacé ceux qui ne soutiennent pas son père, qu’il désigne par son titre honorifique « Mzee ».
« Nous expulserons tous les traîtres », a-t-il lancé sur X. Les Nations unies et plusieurs organisations de défense des droits humains expriment depuis des mois leur inquiétude concernant la répression de l’opposition en Ouganda à l’approche de l’élection présidentielle de 2026.
Plus tôt ce mois-ci, le chef de l’armée s’était vanté d’avoir capturé et torturé Eddie Mutwe, le garde du corps du leader de l’opposition Bobi Wine. Ce dernier avait ensuite comparu devant un tribunal, présentant des traces de torture, selon le ministre de la Justice Norbert Mao.
Dans un autre message jeudi, Muhoozi Kainerugaba a écrit qu’il assumait « l’entière responsabilité » des actes de ses soldats, « y compris le passage à tabac d’Eddie Mutwe, attendu depuis longtemps ». « C’était un avant-goût », a-t-il ajouté.
Les femmes de l’armée, ciblées
Le chef de l’armée a également déclaré que toutes les femmes soldates défileront désormais en jupe. « Le pantalon est pour les hommes, pas pour les femmes. Quiconque force nos sœurs à porter à nouveau un pantalon lors d’un défilé passera une très mauvaise journée », a-t-il averti.
Seule une fraction des forces armées ougandaises (UPDF) est composée de femmes, et elles portent le même uniforme que leurs homologues masculins. Ces déclarations controversées s’ajoutent aux tensions politiques en Ouganda, où les droits de l’homme et la liberté d’expression sont souvent mis à rude épreuve.