Les Violences Basées sur le Genre (VBG) demeurent une problématique sociale majeure, affectant profondément la vie de milliers de personnes, en particulier les femmes et les filles. Ces violences, physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques, sont perpétrées en raison du genre et s’appuient sur des normes sociales et culturelles discriminatoires profondément enracinées.
Au Togo comme ailleurs en Afrique, les cas de VBG se multiplient. Mariages forcés, harcèlement sexuel, coups et blessures, viols, exclusion économique… Autant de réalités douloureuses qui compromettent la dignité humaine et freinent le développement des communautés. Les zones rurales sont particulièrement touchées, mais les milieux urbains ne sont pas épargnés.
Face à cette situation, l’ONG La Colombe a organisé une rencontre au palais royal de Dzrekpo, chef-lieu de la commune de Vo3, le 20 septembre 2025 sur les violences basées sur le genre (VBG).
Cette séance de sensibilisation s’inscrit dans le cadre du Projet de Promotion et de Protection des Droits et Égalités des Genres au Togo (PPDE), financé par l’Union Européenne et CARE, et mis en œuvre par l’ONG La Colombe avec l’appui de coachs communautaires.
L’activité a été ouverte par le Chef Canton, Togbui Ado Ameynra VI, démontrant l’implication des garants des us et coutumes à enrayer le mal des VBG. Dans son message de bienvenue, le chef canton a mis l’accent sur le rôle et les responsabilités des enfants, des jeunes, des parents et des autorités dans la protection et la sécurité de tous et l’importance particulière d’agir pour la protection des femmes, souvent premières victimes des VBG. Il n’a pas manqué de donner des exemples concrets où certaines traditions, coutumes ou silences familiaux ont renforcé la vulnérabilité des femmes et des filles.
Au total, 153 participants dont 139 femmes et 14 hommes représentant divers groupes ont pris part à l’activité animée par M. Olivier Dzidodo EKPE, Coordonnateur du Bureau du Citoyen (BdC) Vo3.
Des échanges interactifs
Mme AMEGNRAN Adiovi, Directrice d’école et Coach politique, en développant le thème de la sensibilisation contre les violences basées sur le genre, a mis en lumière les causes profondes de ces violences, l’importance de protéger les femmes dans tous les espaces (famille, marché, lieux de culte, école, champs, etc.), car les violences peuvent survenir partout.
Des exemples de mariages forcés et précoces, de violences conjugales, d’abus sur mineures et de non-respect de droits économiques ont ému l’assistance.
Plus loin, Mme la coordinatrice de COMPASSION EL SHADDAÏ, structure encadrant plus de 250 enfants à Amegnran, a rappelé certaines réalités locales. Il s’agit entre autres du manque de suivi parental, l’irresponsabilité des adultes et le laisser-aller des enfants eux-mêmes.
Certains jeunes ont demandé que des clubs scolaires de sensibilisation soient créés. Des femmes ont suggéré la mise en place d’un comité de veille villageois pour accompagner les victimes.
l’ONG La Colombe s’engage pour sa part à créer un mécanisme de dénonciation et d’accompagnement des victimes, à renforcer la formation des leaders communautaires et religieux et à impliquer davantage les hommes et les jeunes garçons dans la lutte contre les VBG.
Notons que cette rencontre a été possible grâce à la mobilisation des associations comme GE Dzrekpo Bas, le Club socioculturel MEROA, le Groupe D’une Yo, les Groupes de femmes du canton de Momé, les CCD, OSC locales et la Chefferie traditionnelle
Lire aussi : Togo/ projet Doményonyo : 3 associations soutiennent 110 enfants nécessiteux
