Ce samedi 14 mai, de nombreuses personnes ont appris que le Tchad a connu des troubles. Il s’agit en réalité de manifestations contre la France. Des centaines de personnes ont manifesté samedi à N’Djamena contre la présence de la France au Tchad. Elles l’accusent de soutenir la junte au pouvoir.
Des manifestants ont brûlé au moins deux drapeaux français selon nos informations. L’ambassade de France a été vandalisé. Plusieurs stations-service Total sont aussi saccagés avec des pompes arrachées. Ce sont notamment les Stations Total de Sabangali, Dembé, Double voies, N’Djari, Hamama et Palais du 15 janvier selon Tchadinfos.
Il faut signaler que le Lycée Fort Lamy, sur l’avenue Ngarta Tombalbaye a été saccagé et quelques boutiques des particuliers dans certains quartiers de la capitale. A Abéché, capitale de la province du Ouaddaï, c’est le consul de France qui a été saccagé par les manifestants ainsi que la stèle construite en mémoire des soldats français.
Cette manifestation, organisée par la plateforme d’opposition de la société civile Wakit Tamma, avait été autorisée par les autorités. Un fort dispositif policier encadrait la manifestation et était déployé dans la ville.
Le Tchad ne veut plus le règne des Déby
Lors de la marche samedi, plusieurs élèves et collégiens sur des motos ont rejoint les manifestants entonnant en chœur «La France dehors». «Je manifeste parce que la France veut encore nous imposer le système Deby», a lancé un jeune lycéen bandeau blanc sur la tête.
Après la mort du maréchal Idriss Déby, son fils Mahamat Idriss Déby a été aussitôt adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA). Pendant ce temps, de dures sanctions sont prises contre des militaires putschistes ailleurs en Afrique. Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée en sont des exemples palpables. Cette politique de deux poids deux mesures est inacceptable pour beaucoup de Tchadiens et d’Africains.
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