Les États-Unis excluront le Burkina Faso d’un accord commercial entre les États-Unis et l’Afrique, a déclaré mercredi le président Joe Biden, citant l’absence de progrès dans la protection de l’État de droit et du pluralisme politique.
L’annonce intervient après que le Burkina ait été secoué par deux coups d’État cette année, à la suite de la colère face à l’incapacité d’endiguer une insurrection djihadiste de sept ans qui a fait des milliers de morts et chassé près de deux millions de personnes de chez elles.
Plus d’un tiers du territoire national reste hors du contrôle du gouvernement.
Les États-Unis ont déterminé que le gouvernement du Burkina Faso n’avait pas satisfait aux « conditions d’éligibilité » en vertu de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), et Biden a indiqué mercredi que Washington mettrait fin à la désignation du pays en tant que bénéficiaire à partir de janvier 2023.
L’AGOA a été mise en place en 2000 sous l’administration de l’ancien président Bill Clinton pour faciliter et réglementer le commerce entre les États-Unis et l’Afrique.
« Notre administration est profondément préoccupée par les changements anticonstitutionnels de gouvernement au Burkina Faso », a expliqué la représentante américaine au Commerce (USTR) Katherine Tai dans un communiqué.
Elle a ajouté que Washington « exhorte le Burkina Faso à prendre les mesures nécessaires pour répondre aux critères statutaires et revenir à la démocratie élective ».
Dans le cadre de l’AGOA, des milliers de produits africains peuvent bénéficier de taxes à l’importation réduites, sous réserve du respect des conditions relatives aux droits de l’homme, à la bonne gouvernance et à la protection des travailleurs, ainsi qu’à la non-application d’une interdiction douanière sur les produits américains sur leur territoire.
En 2020, 38 pays étaient éligibles aux avantages de l’AGOA, selon le site Web de l’USTR.
L’accord a été modernisé en 2015 par le Congrès américain, qui a également prolongé le programme jusqu’en 2025.
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