Le gouvernement nigérien a annoncé son intention de développer deux réacteurs nucléaires civils en collaboration avec la Russie. Ce projet vise à renforcer l’indépendance énergétique du pays sahélien.
Au-delà de l’énergie, cette initiative reflète le resserrement des liens stratégiques entre le Niger et la Russie, déjà renforcés dans les secteurs sécuritaire et économique. En misant sur le nucléaire, Niamey entend non seulement diversifier son bouquet énergétique, mais aussi valoriser son rôle de fournisseur mondial d’uranium pour accroître son poids dans les équilibres régionaux et internationaux.
La construction d’une centrale nucléaire représente une démarche stratégique pour le Niger afin de maîtriser son approvisionnement en électricité, d’autant plus qu’il importe une grande partie de son énergie. Le pays, producteur majeur d’uranium, souhaite également valoriser ses propres ressources naturelles à travers ce projet. Par ailleurs, en rompant ses liens avec la France, le Niger, aujourd’hui dirigé par une junte militaire, consolide son partenariat avec la Russie, notamment dans le domaine de l’énergie.
Si ce projet se concrétise, le Niger rejoindrait le nombre croissant de pays africains qui se tournent vers l’énergie nucléaire. Actuellement, l’Afrique du Sud est le seul pays du continent à exploiter une centrale nucléaire, tandis que l’Égypte a des réacteurs en cours de construction. D’autres pays, dont le Ghana, l’Algérie, l’Éthiopie, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda et le Soudan, ont également avancé des propositions dans le cadre des efforts de diversification du mix énergétique africain.
Aïda Rachel KOUMONDJI (stagiaire)