L’armée malienne a annoncé samedi avoir ouvert une enquête sur le meurtre présumé de 53 villageois dans le centre du pays, tout en dénonçant une « désinformation ».
Cette annonce fait suite à des informations parues dans les médias en septembre sur les abus commis par les troupes maliennes et les mercenaires du groupe russe Wagner qui auraient travaillé avec elles.
L’enquête avait été ouverte « pour confirmer ou infirmer les informations faisant état d’un meurtre présumé de 53 civils dans le village (de) Gouni-Habe », a indiqué l’armée.
Le communiqué appelait également à « la vigilance et la retenue face à ces tentatives de propagande… de certains médias dont le seul but est de semer le chaos, la haine, la division et la désolation au Mali ».
Elle n’a donné aucune information sur les événements sur lesquels elle enquêtait, ni sur la source des allégations.
Mais Radio France Internationale a rapporté début septembre, citant des sources locales, des récits d’exactions commises par des militaires maliens, des auxiliaires russes et des membres d’une communauté de chasseurs traditionnels.
Les abus allégués ont eu lieu dans le village de Nia-Ouro, non loin de Gouni-Habe, dans la région centrale de Mopti.
Le rapport de RFI fait état de viols, d’abus sexuels, ainsi que de vols et de pillages.
Nia-Ouro et le territoire environnant sont connus pour être un site où les djihadistes de la Katiba Macina, affiliée à Al-Qaïda, sont actifs. L’armée malienne y a mené une opération de plusieurs jours.
Selon des informations, des mercenaires de la société russe controversée Wagner se sont battus aux côtés de soldats maliens.
La junte au pouvoir au Mali, au pouvoir depuis août 2020, a nié à plusieurs reprises qu’elle utilisait les forces de Wagner, se référant uniquement aux instructeurs militaires russes envoyés dans le cadre d’un accord de coopération de longue date.
Les troupes maliennes sont depuis longtemps accusées d’abus, y compris par la mission de l’ONU qui y est déployée.
Les autorités insistent pour que les soldats du pays respectent les droits humains et enquêtent sur les allégations d’abus, mais les résultats de ces enquêtes sont rarement rendus publics.
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