L’ancien ministre ghanéen des Finances, Ken Ofori-Atta, est désormais visé par une notice rouge d’Interpol. Elle a été émise le 5 juin à la demande du Bureau du Procureur spécial (OSP).
L’homme fort des finances de 2017 à 2024 est accusé d’avoir abusé de sa fonction publique à des fins personnelles, notamment dans le cadre du projet controversé de cathédrale nationale.
Ce chantier, censé incarner un symbole national, aurait englouti plus de 58 millions de dollars de fonds publics sans aboutissement concret. Des soupçons de corruption et de détournement de fonds pèsent sur Ofori-Atta, qui est désormais recherché dans le cadre de l’“Opération Récupération des biens spoliés”. C’est une initiative lancée par le nouveau président John Mahama pour récupérer plus de 20 milliards de dollars supposément détournés par d’anciens responsables de l’État.
Déclaré fugitif après avoir manqué une convocation devant une commission d’enquête, l’ancien ministre invoque des raisons médicales pour justifier son absence, documents à l’appui. Ses avocats dénoncent une procédure qu’ils jugent partiale. Mais le procureur spécial, Kissi Agyebeng, reste inflexible : selon lui, un suspect ne saurait “imposer les conditions de sa coopération avec la justice”.
Bien qu’elle ne constitue pas un mandat d’arrêt en soi, la notice rouge permet aux autorités ghanéennes de solliciter l’arrestation d’Ofori-Atta à l’étranger, en vue d’une possible extradition. À ce stade, sa localisation exacte reste inconnue.
Daniel GABA DOVI (stagiaire)