Le divorce est prononcé. La France et le Mali ne vont plus coopérer dans le domaine militaire. Ainsi en a décidé la junte qui a remis en cause tout ce qui a été écrit auparavant.
Après des mois d’avertissements à l’encontre de la France et de ses partenaires européens, la junte militaire malienne a annoncé, dans un communiqué, qu’elle mettait fin aux accords de défense avec Paris.
Dans le communiqué, lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga évoque des “atteintes flagrantes” de la France, présente militairement sur le sol malien depuis 2013, à la souveraineté nationale.
“L’attitude unilatérale” de la France a également été critiquée à travers le communiqué, notamment la suspension, en juin 2021, des opérations conjointes entre les armées françaises et maliennes. Le retrait des forces Barkhane et Takuba, survenue en février 2022 et “sans aucune consultation de la partie malienne” a fait déborder le vase. Le Mali a même accusé la France d’espionnage, de subversion et de violation de son espace aérien plus d’une cinquantaine de fois.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le Premier ministre Choguel Maiga estime que tous les Maliens doivent s’unir pour faire avancer le pays . Selon ses explications, il faut tout mettre en œuvre pour que le pays retrouve la paix et la stabilité. Ce faisant, il y aurait moins de problèmes pour la génération qui prendra le pouvoir demain. « Que les jeunes qui viennent après n’aient pas à courir derrière les djihadistes mais s’occupent de la bonne gouvernance », a-t-il souligné. Il a ouvertement parlé de la rupture des accords militaires avec la France.
Le vin est tiré.
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