Guinée : Le procès du massacre du 28 septembre 2009 renvoyé en octobre

Guinée : Le procès du massacre du 28 septembre 2009 renvoyé en octobre

Afrique Société

Le procès de l’ancien dictateur guinéen Moussa Dadis Camara et d’autres coaccusés pour le massacre du stade du 28 septembre 2009 s’est ouvert mercredi dans la capitale Conakry.

Camara, 58 ans, et les autres accusés font face à une litanie d’accusations de meurtre, de violence sexuelle, d’enlèvements, d’incendie criminel et de pillage, et Camara lui-même est accusé de « responsabilité pénale personnelle et de commandement » pour les crimes.

L’audience a été levée jusqu’au 4 octobre à la demande de la défense qui s’est plainte de n’avoir reçu le dossier que la veille. Le procès est supposé durer plusieurs mois.

Ce qui s’est passé en 2009

Le 28 septembre 2009 et dans les jours qui ont suivi, les forces de sécurité fidèles au chef de la junte de l’époque ont massacré 156 personnes et violé au moins 109 femmes qui s’étaient réunies pour un rassemblement politique dans un stade de Conakry, selon un rapport de l’ONU.

Les chiffres réels sont probablement plus élevés.

Des dizaines de milliers de partisans de l’opposition avaient manifesté pacifiquement contre une éventuelle candidature électorale de Camara, qui était arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État en décembre 2008 avant de prêter serment comme président.

De nombreux témoignages rapportent comment les forces de sécurité sont entrées dans le stade, ont bouclé les issues et ont ouvert le feu sans discernement sur une foule qui était auparavant en fête.

Les tueurs ont attaqué des civils non armés avec des couteaux, des machettes et des baïonnettes, laissant les gradins, les couloirs et l’herbe jonchés de morts et de mourants.

Ils ont agressé sexuellement puis tué de nombreuses femmes. D’autres ont été piétinés à mort dans la panique.

Les enquêteurs internationaux ont découvert que les abus pouvaient être qualifiés de crimes contre l’humanité, notant que la brutalité s’est poursuivie pendant plusieurs jours contre les femmes séquestrées et les hommes détenus qui ont été torturés.

Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a appelé mercredi les autorités guinéennes à respecter le droit international, à savoir la protection des témoins et la présomption d’innocence.

Pramila Patten, une représentante spéciale de l’ONU, a félicité la junte au pouvoir pour sa « démonstration de volonté politique » pour faire avancer le procès. Le chef de l’actuelle junte militaire, le colonel Mamady Doumbouya, arrivé au pouvoir par un putsch en 2021 après 11 ans de régime civil, a exigé en juillet que le procès se tienne avant la prochaine date anniversaire du massacre du 28 septembre 2009.

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