Les responsables de transition en Guinée appellent à la poursuite de l’ancien président Alpha Condé, a renversé lors d’un coup d’État en 2021. Plus de 180 hauts fonctionnaires et anciens ministres pour corruption présumée.
Dans sa lettre publique adressée jeudi aux procureurs généraux, le garde des sceaux a ciblé nommément l’ancien chef de l’État (2010-2021), ainsi qu’un grand nombre de ses cadres.
Parmi eux figurent l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et une quarantaine d’anciens ministres, comme Mohamed Diané à la Défense, Mamady Camara à l’Economie et Mariama Camara au Commerce. Un certain nombre de conseillers présidentiels sous le régime de Condé sont également concernés.
Au total, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, a donné une liste de 188 noms, dont certains sont déjà en prison et d’autres cités à plusieurs reprises. Leurs comptes sont gelés, indique le document.
Les poursuites portent « pour des faits présumés de corruption, d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent, de faux et usage de faux en écriture publique, de détournement de fonds publics et de complicité ».
« Le gouvernement guinéen, dans sa politique de moralisation de la vie publique, s’est fixé comme objectif la lutte contre les délits économiques et financiers », précise le ministre de la Justice.
« Il est impératif d’ouvrir des enquêtes judiciaires pour élucider l’origine des fonds de ces différents comptes sans préjudice du déblocage des fonds lorsqu’il est établi de manière contradictoire que ces comptes sont exempts de toute présomption d’enrichissement illicite », a-t-il poursuivi.
Ce n’est pas la première fois que des accusations sont portées contre l’ancien président Alpha Condé, 84 ans, qui a été inculpé en mai pour meurtres, tortures, enlèvements et viols présumés dans un pays où la répression des manifestations politiques est souvent brutale.
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