Le ministère de la Justice gambien a rendu public vendredi un inventaire détaillé des biens confisqués de Yahya Jammeh. Entre actifs financiers, des propriétés immobilières et divers équipements, la valeur totale dépasse 1,24 milliard de dalasis gambiens, soit environ 17 millions de dollars.
Néanmoins, selon une enquête publiée fin avril par le média d’investigation The Republic, ces biens, vendus à l’insu du public par les autorités gambiennes, sont estimes à 300 millions de dollars (près de 270 millions d’euros).
Les documents comprennent une liste des véhicules, tracteurs, matériaux ferreux et autres articles vendus par la Commission Janneh, un complément de cette liste pour les matériaux ferreux, un inventaire des tracteurs alloués et vendus aux conseils locaux, un répertoire des meubles et aménagements cédés par le receveur Augustus Prom sur ordre de la Commission Janneh, un rapport récapitulatif sur le bétail vendu par la division du shérif du pouvoir judiciaire gambien et un relevé des biens immobiliers, véhicules et actions cédés par le receveur Alpha Kapital au nom du gouvernement.
L’inventaire révèle des actifs financiers incluant 14,32% des actions de Gam Petroleum (551 millions 250 000 GMD), des actions dans Comium Gambia Ltd (5 millions 750 000 GMD) et des dividendes totalisant plus de 100 millions GMD. Les propriétés immobilières vendues atteignent environ 202,75 millions GMD, comprenant notamment une propriété à Kerr Serign (50 millions GMD) et un bien à Brufut Gardens (41,75 millions GMD).
Le ministère a également indiqué avoir demandé à la division du shérif de fournir l’identité des acheteurs et les prix de vente pour chaque transaction concernant le bétail. Ces informations seront rendues publiques dès leur réception, ont indiqué les autorités gambiennes dans un communiqué.
Elles ont réaffirmé leur engagement pour la transparence et l’obligation de rendre compte, soulignant l’importance du droit du public à être informé sur les affaires d’intérêt national.
Arrivé au pouvoir en 1994, Jammeh s’est exilé sous la pression militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), après avoir refusé de reconnaître sa défaite face à Adama Barrow à l’élection présidentielle de 2016. Il vit actuellement en Guinée-Équatoriale.
Avec Apanews
Lire aussi : Niger : La Cédéao refuse la proposition de 3 ans de transition