Des centaines de Ghanéens se sont rassemblés ce samedi 08 juin 2024 dans les rues de la capitale, Accra, pour protester contre les fréquentes coupures d’électricité qui paralysent le pays. Ces interruptions de courant, connues localement sous le nom de « dumsor », ont un impact dévastateur sur les entreprises et la vie quotidienne, aggravant une situation économique déjà fragile.
Les manifestants, provenant de divers horizons, ont exprimé leur exaspération et leur frustration face à un problème persistant qui semble loin d’être résolu. « Pas de lumière, pas de clients, » pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes brandies par les protestataires, reflétant le désespoir des commerçants et des entrepreneurs dont les activités sont lourdement pénalisées par ces coupures.
Les coupures d’électricité affectent tous les secteurs de l’économie ghanéenne. Les petites entreprises, en particulier, subissent des pertes considérables. Kofi Mensah, propriétaire d’un salon de coiffure à Accra, explique : « Sans électricité, je ne peux pas utiliser mes outils. Mes clients sont mécontents et finissent par aller ailleurs. Je perds de l’argent chaque jour. »
Bien qu’il soit l’un des pays africains les plus avancés dans l’électrification de son territoire, le Ghana souffre de pénuries chroniques et peine à élever ses capacités de production à la hauteur d’une demande sans cesse croissante.
« Ces coupures de courant inopinées tuent notre métier. Nous avons besoin d’une électricité stable pour prospérer », a confié de son côté à l’AFP le comédien ghanéen DKB.
Les industriels ne sont pas épargnés non plus. Les usines sont souvent contraintes d’arrêter la production, entraînant des retards et des coûts supplémentaires. Cette situation compromet également les emplois, alors que de nombreux travailleurs voient leurs heures de travail réduites en raison des interruptions fréquentes.
Les manifestants accusent le gouvernement de ne pas prendre les mesures nécessaires pour résoudre ce problème.
Les manifestants imputent notamment les coupures au gouvernement du Nouveau Parti Patriotique (NPP).
« NPP, vous avez laissé tomber la jeunesse », « Pas de lumière, pas de progrès » ou « L’électricité est un droit, pas un privilège », pouvait-on lire sur des pancartes brandies lors de la manifestation.
Le gouvernement, de son côté, affirme travailler sur plusieurs projets pour stabiliser la fourniture d’électricité, y compris des investissements dans les énergies renouvelables et l’amélioration des infrastructures existantes. Néanmoins, les progrès tardent à se concrétiser, et la population perd patience.
En attendant une réponse adéquate du gouvernement, les Ghanéens continuent de faire face à la dure réalité des coupures d’électricité.
Thérèse d’avila DOUTI
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