L’activiste Pulchérie Gbalet se retrouve encore une fois devant la Justice ivoirienne après son emprisonnement pendant huit mois entre août 2020 et avril 2021. Ses actes de ces derniers jours passent mal. Les chefs d’accusation se multiplient en son encontre. Après l’ouverture d’une information judiciaire, elle est finalement incarcérée.
Dans un communiqué, le procureur de République, Adou Richard Christophe donne d’amples informations sur ce qui lui est reproché. On y apprend que Mme Pulchérie Gbalet « est poursuivie pour des faits d’atteinte à l’ordre public, participation à un mouvement insurrectionnel, atteinte à l’autorité de l’État, destruction volontaire de biens publics et provocation à un attroupement, suite à son mot d’ordre de désobéissance civile ».
Le 27 juillet 2022, Dame Pulchérie Gbalet s’est rendue au Mali, où elle a rencontré certaines personnalités. À son retour en Côte d’Ivoire, le 03 août 2022, elle a été interrogée par les agents enquêteurs sur les motifs de son voyage. Elle a gardé le silence devant toutes les questions qui lui ont été posées. Dame Pulchérie Gbalet était, par la suite, remise en liberté.
Quelques jours plus tard, elle est accusée de se lancer dans une véritable campagne de dénigrement de l’action du Président de la République et du Gouvernement dans la gestion de la crise liée à la rétention de 49 militaires ivoiriens au Mali. Elle a, selon le procureur de la République, « jeter le discrédit sur les institutions de la République ».
Dame Pulchérie Gbalet a rencontré certains parents de soldats retenus au Mali en vue de les inciter à désavouer l’action gouvernementale. Elle a fait savoir que ses mandants et elle étaient à même de faire libérer ces 49 soldats selon le communiqué.
Pulchérie est donc arrêtée pour : « entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire et diplomatique de la Côte d’Ivoire, de manœuvres de nature à jeter le discrédit sur les institutions et à occasionner des troubles graves à l’ordre public et de diffusion de nouvelles fausses de nature à entrainer une atteinte au moral de la population ».
Le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, a exigé sa libération sans condition. L’OIDH, l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme, dénonce, un recul de la liberté d’expression dans le pays.
Lire aussi : Les dernières nouvelles des militaires ivoiriens arrêtés au Mali