Le virus du troisième mandat semble n’avoir pas fini de faire de victimes au sein des chefs d’Etats africains. En Centrafrique, le président Touadéra est à deux doigts de changer la Constitution pour faire un troisième mandat. Il rêve subtilement et les prochains mois nous en diront plus.
Jeudi dernier, le président de la commission institution et démocratie de l’Assemblée nationale et des représentants de groupes parlementaires de la majorité présidentielle ont évoqué le sujet. Ils ont d’ailleurs introduit un projet de modifications portant sur plusieurs articles de la Constitution. L’objectif est clair : faire sauter la limitation du nombre de mandats présidentiels.
« C’est juste en République centrafricaine que nous avons mis un verrou pour dire que le chef de l’État peut être élu pour cinq ans et que ce mandat peut être renouvelable une seule fois. Quand vous parcourez les autres pays de la sous-région, vous voyez que cette limitation de mandat n’existe pas », argue le député Brice Kévin Kakpayen, qui porte ce projet.
Cela ne plait pas à tout le monde. La Fédération internationale des ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) ne voit pas les choses sous ce même angle. « Changer la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat, s’agissant de ma position individuelle, je ne suis pas pour parce que ce sont des situations qui ne permettent pas à la démocratie de pouvoir s’enraciner et qui peuvent être encore source de troubles, alors que c’est un pays qui est affecté par des crises politico-militaires. », explique Paul Angaman, président de la Fédération internationale des ACAT.
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