Bamako répond coup pour coup à Washington. Après l’annonce des États-Unis imposant une forte caution aux Maliens souhaitant obtenir un visa américain, Bamako a décidé d’appliquer la réciprocité. Désormais, les ressortissants américains devront eux aussi verser une somme équivalente pour entrer sur le territoire malien.
Une mesure américaine qui fâche
Début août, le gouvernement américain a lancé un programme pilote visant à limiter les dépassements de séjour. Ce dispositif autorise les agents consulaires à exiger une caution comprise entre 5 000 et 10 000 dollars (environ 2,8 à 5,6 millions de francs CFA) avant la délivrance d’un visa de type B-1/B-2, destiné aux voyages d’affaires ou de tourisme.
Le Mali figure parmi les sept pays africains concernés. À compter du 23 octobre 2025, tout demandeur malien devra s’acquitter de cette somme pour obtenir son visa américain.
Cette annonce n’a pas tardé à faire réagir les autorités maliennes. Dans un communiqué publié le 11 octobre 2025, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une « décision unilatérale » de Washington, qu’il juge contraire à « l’Accord relatif à l’institution de visa de longue durée à entrées multiples » signé entre les deux pays depuis le 14 avril 2005.
En réponse, Bamako a décidé « d’instaurer un programme de visa identique, imposant aux ressortissants américains les mêmes conditions et exigences que celles appliquées aux citoyens maliens ».
Entre fermeté et volonté de dialogue
Tout en réaffirmant son attachement à la coopération avec les États-Unis, le gouvernement malien insiste sur le respect mutuel entre États. Il rappelle également avoir toujours collaboré avec Washington dans la lutte contre l’immigration irrégulière, « dans le respect du droit et de la dignité humaine ».
Cette réaction ferme marque la volonté du Mali de défendre la dignité de ses citoyens et de rappeler que ses relations diplomatiques doivent reposer sur un pied d’égalité.
Aida Rachel KOUMONDJI (stagiaire)
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