Au Cameroun, une parlementaire du parti d’opposition, SDF, a été victime d’un enlèvement dans le nord-ouest du pays.
Wainachi Nentoh Honourine députée du Social Democratic Front (SDF), premier parti de l’opposition au Cameroun, a été enlevée le 5 février 2023, a indiqué le 09 février 2023, Me Adeline Djomgang, secrétaire générale du SDF.
« La députée a été enlevée sur la route de Bambui dans le département de la Mezam, région du Nord-Ouest anglophone, par des séparatistes armés », a ajouté Djomgang.
« Les ravisseurs ont contacté la famille et ont réclamé le versement d’une rançon de 36 millions FCFA pour sa libération », a indiqué à nos confrères d’Anadolu, Wainachi Paul, frère de l’otage.
L’enlèvement a été confirmé par le gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lélé Lafrique, qui a souligné que des recherches sont en cours pour retrouver l’otage et la libérer.
Cet enlèvement intervient à quelques semaines des élections sénatoriales prévues le 12 mars 2023 au Cameroun. Le mouvement séparatiste anglophone a déjà annoncé qu’il va perturber la tenue des scrutins dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, régions anglophones du pays.
Depuis l’annonce de ces élections sénatoriales, les agents d’Elections Cameroun (Elecam), institution chargée d’organiser le scrutin, sont menacés par des groupes séparatistes qui ont d’ailleurs déjà assassiné deux agents d’Elecam.
Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre depuis six ans d’un conflit meurtrier entre l’armée camerounaise et des groupes armés. Ces derniers réclament l’indépendance d’un Etat qu’ils appellent l’Ambazonie.
Le conflit a fait plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon l’ONG International Crisis Group.
Les rebelles comme les militaires et les policiers sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l’ONU de commettre des exactions et des crimes contre les civils.
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Avec Anadolu