Burkina : plusieurs tentatives de coups d’État enregistrées ( Révélations)

Afrique Politique

Au cours d’une conférence de presse tenue ce samedi 1er juin 2024, le Tribunal militaire a révélé que plusieurs tentatives de déstabilisation de la transition ont été étouffées au Burkina Faso.

Le Tribunal militaire précise que ces velléités de complots contre les autorités de la transition sont l’œuvre de civiles en collaboration avec des militaires.

« Il y’a eu plusieurs velléités de complots contre les autorités de la transition depuis août 2023 et ces faits ont généralement toujours été ourdis de concert entre des personnes militaires et civiles », a notifié le Tribunal militaire.

Dans la foulée, l’ancien Chef d’Etat-Major de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Évrard Somda, et plusieurs autres officiers sont détenus depuis octobre 2023 et février 2024.

Ils sont suspectés d’avoir tenter de mettre fin au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré, en vue de stopper, de leur avis, à la “traque des officiers de leur promotion et de certains militaires.”

Les détails des différentes tentatives

«Courant mois d’Août 2023, les services de renseignement burkinabè ont documenté et porté en notre connaissance des informations selon lesquelles des militaires et anciens militaires des Forces Armées Nationales procédaient à l’identification et à la reconnaissance de points sensibles et des domiciles des autorités de la Transition dont celui du Chef de l’Etat en vue de perpétrer des assassinats et de déstabiliser la Transition en cours (Cela a d’ailleurs faits l’objet d’un Communiqué du Parquet militaire).

Informé de ces faits, le parquet militaire a instruit la section de recherche de la Gendarmerie Nationale pour diligenter une enquête en vue de faire la lumière sur cette affaire.

Le 1er septembre 2023 les présumés auteurs des faits sus évoqués notamment l’Adjudant KABORE Wendinmalegdé, le Sergent-Chef RAMDE Brice Ismaël et l’Ex Caporal DAH Sami, tous membres de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont été interpellés par les Officiers de Police judiciaire militaire.

Les premiers actes de l’enquête préliminaire révèlent de façon constante que c’est l’ex Caporal DAH Sami, un récidiviste car radié des effectifs des Forces Armées Nationales suite à sa condamnation dans le dossier du coup d’état manqué de 2015, qui a enrôlé l’Adjudant KABORE Wendinmalegdé et le Sergent-Chef RAMDE Brice Ismaël moyennant des sommes d’argent pour la réalisation de ce forfait.

DAH Sami cite comme instigateur l’ex DAF de l’ANR le Commandant BELEM Mahamadi qui lui aurait confié la mission de repérage des domiciles des autorités de la transition.

Il a d’ailleurs, été prouvé que l’ex DAF lui a remis de fortes sommes d’argent à cet effet. Il est utile de préciser que le Commandant BELEM, après avoir été convoqué par le juge ne s’est pas présenté et est en fuite en République de Côte d’Ivoire en compagnie de l’ex Directeur Général Adjoint de l’ANR, le Commandant OUEDRAOGO Sékou, depuis lors. Ces deux officiers font l’objet d’un Mandat d’arrêt émis par le Juge d’instruction qui n’a toujours pas été exécuté à ce jour.

Dans cette affaire, les domiciles du Premier Ministre Apollinaire KYELEM DE TAMBELA, des Ministres Bassolma BAZIE, Kassoum COULIBALY, Olivia ROUAMBA, Jean Emmanuel OUEDRAOGO, du président de l’ALT Ousmane BOUGOUMA et du Général de division Honoré Nabéré TRAORE ont fait l’objet de reconnaissance et les géolocalisations archivées par l’ex Caporal DAH Sami.

Les militaires et ex-militaires susnommés ont été mis en examen puis placés sous mandat de dépôt par le Juge d’instruction le 05 septembre 2023 pour des faits de complot contre la sûreté de l’État, complot militaire, association de malfaiteurs, violation de consignes, mise en danger de la vie d’autrui.

Au cours de l’instruction, des informations faisant état de la participation d’autres acteurs civils au projet de déstabilisation de la Transition ont conduit le juge d’instruction à mettre en examen suivant un réquisitoire supplétif du Parquet les nommés OUEDRAOGO Mathias, OUEDRAOGO Jérémie et OUEDRAOGO Hamado pour des faits de complot contre la sureté de l’État et d’association de malfaiteurs le 11 avril 2024.

Ces derniers mis en examen avaient préalablement fait l’objet d’une dénonciation par la Direction de la Sureté d’Etat (DSE) au Procureur du Faso près le TGI Ouaga I pour les mêmes faits. Cette dénonciation de la DSE citait en plus des trois civils susnommés, l’Avocat GUY Hervé KAM».

L’ex directeur administratif et financier (DAF) de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), le commandant BELEM Mahamadi, avait commandé plusieurs véhicules de types Pick up avec un revendeur de la place, pour un projet de mutinerie dans les différentes casernes militaires dans le but de faciliter une atteinte aux Institutions de la République, en septembre 2023.

Il a conçu ce projet en collaboration avec l’adjudant SANFO Mahamadi Al-Bassiri Ousmane, d’autres militaires ainsi que des civils.

C’est le 21 septembre que l’un des militaires approchés par l’adjudant SANFO Mahamadi Al-Bassiri Ousmane pour le projet de mutinerie procédera à la dénonciation du groupe à la Brigade de Recherches de la Gendarmerie de Ouagadougou, a révélé le tribunal militaire, ce samedi 1er juin 2024.

Plus de détails dans l’extrait ci-dessous

« Il ressort des pièces du dossier [ Sanfo et autres NDLR ], que courant septembre 2023 le commandant BELEM Mahamady, l’adjudant SANFO Mahamadi Al-Bassiri Ousmane en collaboration avec d’autres militaires et civils ont conçu un projet d’incitation à une mutinerie dans les différentes casernes militaires dans le but de faciliter une atteinte aux Institutions de la République.

Dans le but de parvenir à leurs fins, l’adjudant SANFO Mahamadi Al-Bassiri Ousmane en complicité avec BISSYANDE Jules étaient chargés de cibler dans les différentes casernes des militaires favorables au projet.

Pour ce faire, l’Adjudant SANFO a identifié les casernes du Groupement Central des Armées (GCA) et du Camp Général Sangoulé LAMIZANA où il a tenu plusieurs rencontres avec des militaires qu’il estime insolvables et frustrés du régime en vue de les inciter à une mutinerie.

Quant au commandant BELEM Mahamadi, ex DAF de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), son rôle consistait à la mobilisation des moyens logistiques pour les mutins. Il a à cet effet, commandé plusieurs véhicules de types Pick up avec un revendeur de la place.

Le 21 septembre 2023, l’un des militaires approchés par l’adjudant SANFO Mahamadi Al-Bassiri Ousmane pour le projet de mutinerie procédait à la dénonciation du groupe à la Brigade de Recherches de Gendarmerie de Ouagadougou.

Une enquête a donc été ouverte suite à laquelle le parquet a requis l’ouverture d’une information.

Le 27 septembre 2023, SANFO Mahamadi Al-Bassiri Ousmane a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du cabinet n°3 du Tribunal Militaire pour des faits de complot militaire, violation de consignes, association de malfaiteurs, incitation à commettre des actes contraires aux devoirs et à la discipline.

Au cours de l’information du dossier, l’Adjudant SANFO a été à nouveau mis en examen pour subornation de témoins et détournement d’armement militaire.

Des mandats d’arrêt ont été lancés respectivement le 05 janvier 2024 et le 30 janvier 2024 contre le commandant BELEM Mahamady et BISSYANDE Jules qui sont toujours en cavale.

L’instruction de ce dossier suit son cours au cabinet 03.»

Avec Radarsburkina

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