Cinq leaders de l’opposition ont été inculpés et emprisonnés lundi 16 mai au Tchad pour trouble à l’ordre public lors d’une manifestation samedi contre la France.
Sept stations-service appartenant à la compagnie pétrolière française Total ont été vandalisées et 12 policiers blessés samedi lors d’une manifestation anti-française rassemblant des centaines de personnes à N’Djamena, selon un responsable de la police qui a requis l’anonymat.
Cinq dirigeants de la principale coalition d’opposition, Wakit Tamma, qui organisait la marche, ont été arrêtés dans la foulée. Ils « ont été inculpés de rassemblement provoquant des troubles à l’ordre public, atteinte à l’intégrité physique des personnes, incendie criminel et destruction de biens, placés sous mandat d’arrêt et incarcérés à la prison de Klessoum » dans la capitale, a indiqué lundi soir à l’AFP Moussa Wade Djibrine, procureur près le tribunal de première instance de N’Djamena.
Wakit Tamma considère que sesmembres ont été arrêtés à tort pour des « actes de vandalisme » commis par d’autres en marge ou après sa manifestation et demande leur libération immédiate.
Plusieurs partis d’opposition et mouvements rebelles réclament également leur libération. « Ce qui s’est passé hier est extrêmement grave (…), les gens répondront de leurs actes », a prévenu dimanche soir le ministre de la Communication Abderamane Koulamallah.
« Il est temps aussi de mettre un terme aux allégations fausses et infondées qui circulent sur le redéploiement des forces françaises à l’intérieur du pays », a insisté lundi le général Mahamat Déby, président de transition.
La junte a dissous le parlement, limogé le gouvernement et abrogé la constitution en annonçant la mort d’Idriss Déby le 20 avril 2021. Mais elle a immédiatement promis « des élections libres et démocratiques » dans les 18 mois, à l’issue d’un dialogue de réconciliation nationale. Et depuis, aucune avancée concrète n’est enregistrée.
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