La junte guinéenne insiste : “aucune marche ne sera autorisée…”

Afrique Politique

La junte au pouvoir en Guinée a rejeté un appel de l’ONU à lever l’interdiction des manifestations politiques. Elle insiste sur le fait que les manifestations ne devraient être autorisées que pendant la période électorale dans trois ans.

L’armée a renversé le président Alpha Condé en septembre et le mois dernier, elle a imposé l’interdiction des manifestations publiques avant un retour au régime civil, qui, selon elle, interviendra dans trois ans.

Le Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a appelé lundi à la révocation de l’interdiction, mais la junte a rejeté l’appel mardi soir.

“Aucune marche ne sera autorisée tant que l’ordre public ne pourra pas être garanti” dans de tels événements, selon un communiqué lu à la télévision publique.

Des centaines de personnes sont mortes lors de violentes manifestations qui ont éclaté à l’époque du président Alpha Condé, a noté la junte.

Elle a indiqué qu’elle avait déjà mis en place des instances où “les contradictions et les incompréhensions peuvent être débattues assez sereinement”.

“En conséquence, rien ne peut justifier des marches en cette période sensible de la vie nationale où les Guinéens ont (recommencé) à se parler comme des frères”, précise le communiqué.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition qui a mené des mois de manifestations anti-Condé en 2019 et 2020, a publié une déclaration sur les réseaux sociaux accusant la junte de faire preuve d’une “attitude dictatoriale”.

Il a appelé le public à “se mobiliser pour la reprise imminente des manifestations pacifiques et civiles… pour empêcher la confiscation du pouvoir et exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel”.

La junte est composée d’officiers de l’armée dirigés par le colonel Mamady Doumbouya.

Son plan pour une période de transition de trois ans défie les partenaires régionaux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

La question devrait revenir à l’ordre du jour lors d’un sommet de la CEDEAO samedi à Accra, la capitale du Ghana.

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