La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a tiré la sonnette d’alarme devant le Conseil de sécurité de l’ONU, alertant sur une montée inquiétante du terrorisme dans toute la région. Depuis le début de l’année 2025, plus de 1 900 personnes ont été tuées et 450 attaques ont été enregistrées, selon les mécanismes d’alerte de l’organisation.
Le président de la Commission de la Cédéao, Dr Omar Aliou Touray, a expliqué que les violences ne se limitent plus au Sahel. Des groupes comme le GSIM, l’État islamique au Sahel, ISWAP, Boko Haram ou encore Lakurawa étendent désormais leurs activités à l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Il a souligné que ces groupes gagnent en mobilité, en armement et continuent de mettre en difficulté les forces nationales.
Dr Touray a aussi dénoncé une véritable « guerre économique » menée par les jihadistes. Ces groupes s’attaquent à l’approvisionnement en carburant, contrôlent des zones de commerce et imposent des embargos, comme au Mali où plusieurs localités se retrouvent isolées et en manque de ressources essentielles.
Pour faire face à cette menace croissante, la Cédéao prévoit de renforcer sa Force en attente, qui pourrait passer de 1 650 à 5 000 hommes, avec le soutien des États membres et de partenaires internationaux. Mais l’organisation déplore un manque de coordination entre les pays, accentué par le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger en janvier 2025.
La Cédéao a demandé au Conseil de sécurité d’apporter un soutien financier stable et de favoriser un climat de confiance entre les États de la région. Elle estime que seule une coopération renforcée permettra de freiner l’expansion des groupes armés et de stabiliser l’Afrique de l’Ouest.
Aida Rachel KOUMONDJI (stagiaire)
