Une enquête a été ouverte récemment sur les abus sexuels au sein de l’Église catholique par l’Ombudsman (Médiateur ou Défenseur des Droits – ndlr) espagnol. Le témoignage de 201 victimes a été recueilli, peut-on lire dans un communiqué publié mardi.
Cette enquête indépendante est ouverte il y a un peu plus de deux mois. C’est la première enquête officielle en Espagne sur l’ampleur des abus sexuels et de la pédophilie commis par le clergé catholique.
Parmi les personnes qui se sont manifestées jusqu’à présent, 167 victimes étaient des hommes et 34 des femmes, apprend-on.
Et le communiqué d’ajouter : « Le nombre de témoignages reçus et celui des victimes qui se sont manifestées jusqu’à présent nous donne de solides raisons d’être satisfaits. Mais ce qui nous importe vraiment, c’est de pouvoir être à l’écoute des victimes avec respect, sérieux, délicatesse et dans un climat de confiance ».
Lorsque l’enquête sera terminée, l’Ombudsman soumettra au Parlement espagnol un rapport présentant des faits, et formulant des suggestions et des recommandations.
S’agissant de la première enquête officielle, il n’existe pas de données claires sur l’ampleur des abus sexuels au sein de l’Eglise catholique espagnole.
Le quotidien espagnol El Pais a toutefois recueilli, depuis 2018, les témoignages de près de 1 600 victimes.
Dans une lettre adressée l’an dernier au Vatican, les experts des droits de l’homme de l’ONU ont exprimé leur « plus grande préoccupation » face aux nombreuses allégations d’abus sexuels. Ils restent attentifs aux mesures à prendre par l’Eglise.
Le mois dernier, le quotidien espagnol El Diario a publié un document signé révélant que l’église a offert 17 000 € (17 000 $) à une victime d’abus sexuels en échange de son silence.
Cette année, la Conférence épiscopale espagnole a également ouvert sa propre enquête parallèle sur la question. Les avocats travaillant sur ce dossier ont déclaré à El Diario que l’enquête a révélé « environ 30 » cas similaires d’occultation de preuves et de dissimulation.
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