Le gouvernement gambien a ordonné la suspension des employés de l’Etat accusés de crimes sous la présidence de l’ancien dictateur Yahya Jammeh, a déclaré mardi à l’AFP un porte-parole du ministère de la Justice.
Cette étape marque une avancée significative dans le processus judiciaire pour juger de multiples crimes commis entre 1994 et 2017 sous l’ancien président Yahya Jammeh, notamment la torture, les exécutions sommaires et les abus sexuels.
Le ministre de la justice a écrit aux institutions gouvernementales pour notifier aux personnes concernées leur suspension, a indiqué Kimbeng Tah, porte-parole du ministère, qui a dit s’attendre à « leur suspension dans les prochains jours ».
Parmi eux figurent le commandant de l’unité anti-criminalité de la police, Gorgui Mboob, le directeur des opérations de l’Agence anti-drogue, Ebrima Jim Drammeh, et des membres de l’armée, de la police, des services de renseignement et pénitentiaires.
La décision des autorités est l’une des mesures concrètes recommandées par une commission qui a enquêté pendant deux ans sur les crimes commis sous l’ère Jammeh et a remis son rapport au gouvernement en novembre. Il a compté entre 240 et 250 personnes mortes aux mains de l’État et de ses agents, dont la correspondante de l’AFP et figure de proue des médias nationaux Deyda Hydara, assassinée le 16 décembre 2004.
« Il s’agit d’une étape tangible et concrète de la part du gouvernement », a estimé Reed Brody, un avocat de la Commission internationale de juristes, qui travaille avec les victimes de Jammeh.
Le 25 mai, le gouvernement a accepté de suivre presque toutes les recommandations du rapport final de la commission, y compris la poursuite de 70 personnes, dont M. Jammeh.
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