L’ancien Premier ministre et opposant tchadien Succès Masra a été placé en détention provisoire à la prison de Klessoum mercredi 21 mai à l’issue de sa présentation à la justice à N’Djamena sur des soupçons « d’incitation à la haine », a-t-on appris auprès de ses avocats.
Interpellé le 16 mai, le candidat malheureux à la présidentielle de 2024 et chef du parti d’opposition les Transformateurs est soupçonné par la justice d’« incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d’assassinat, incendie volontaire, profanation de sépultures ».
Le parti Les Transformateurs avaient évoqué dans un premier temps un « enlèvement » et diffusé un extrait d’une vidéo de caméra de surveillance montrant leur président, sortant de son domicile, encadré par plus des hommes en uniformes et armés.
Pour le parti, le message audio mis en avant par la justice pour incriminer M. Masra daterait de mai 2023 et » apparait clairement qu’il s’agit d’un montage et d’un mensonge d’Etat extrêmement grossier (…) fourbi par un un gouvernement apeuré par la popularité Masra Succès, vainqueur réel de la présidentielle de 2024″.
Selon une traduction française de l’audio en langue ngambaye, il est dit: « apprenons-nous les uns et les autres à utiliser une arme à feu. Que ce soit fille ou garçon, que ce soit femme ou homme… soyons tous des boucliers protecteurs ».
L’ancien chef de gouvernement a bénéficié de la loi d’amnistie générale inclue dans l’accord de réconciliation de Kinshasa en février 2024 qui a permis son retour d’exil suite à la répression sanglante de ses partisans en octobre 2022.
Le sud du pays est la zone la plus concernée par les conflits intercommunautaires, résultant de « la difficile cohabitation entre les agriculteurs et les éleveurs du fait de la rareté du pâturage et des zones agricoles », d’après les Nations unies.
Lire aussi : Russie : 3 avocats d’Alexeï Navalny emprisonnés pour extrémisme