Le président russe, Vladimir Poutine, propose de discuter directement avec l’Ukraine le 15 mai prochain dans la ville turque d’Istanbul.
De son côté, Volodymyr Zelensky a déclaré, dimanche 11 mai, qu’il pensait que la Russie commençait à envisager de mettre fin à la guerre en Ukraine, mais qu’elle devait d’abord s’engager à respecter un cessez-le-feu. « C’est un signe positif que les Russes commencent enfin à envisager de mettre fin à la guerre, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Le monde entier attend cela depuis très longtemps. Et la toute première étape pour véritablement mettre fin à une guerre est un cessez-le-feu. »
Dans une rare démonstration d’unité occidentale, l’Ukraine et ses alliés européens avaient adressé samedi 10 mai un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours à partir du lundi 12 mai, faute de quoi Moscou s’exposerait à de nouvelles « sanctions massives ».
Le président russe a reproché aux Européens de traiter la Russie « de manière grossière et à l’aide d’ultimatums » et a estimé que l’instauration d’une trêve devrait s’inscrire dans des discussions « directes » plus larges sur le conflit en cours depuis plus de trois ans. La Russie avait dans un premier temps déclaré qu’elle allait réfléchir à l’annonce européenne.
Au terme d’une vingtaine d’entretiens bilatéraux avec les dirigeants qui s’étaient rendus à Moscou pourles célébrations du 9 mai, Vladimir Poutine s’est livré à une allocution d’une vingtaine de minutes devant des journalistes russes et étrangers triés sur le volet. L’occasion pour lui de faire une contre-proposition à la trêve de 30 jours exigée par Kiev et ses alliés occidentaux sous peine de nouvelles sanctions. « Nous proposons aux autorités de Kiev de reprendre les négociations que nous avons tentées avec elles, sans délai, à Istanbul, le 15 mai déjà, là où elles se sont déroulées à l’époque et là où elles ont été interrompues », précisant qu’il s’entretiendrait dans les heures qui viennent avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Lors d’un entretien téléphonique, le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé dimanche à son homologue russe Vladimir Poutine que « la Turquie est prête à accueillir des négociations qui conduiraient à une solution permanente » au conflit, selon un communiqué de la présidence turque.
Ces discussions devraient porter sur « les causes profondes du conflit ». « Nous n’excluons pas qu’au cours de ces négociations, il soit possible de se mettre d’accord sur de nouveaux cessez-le-feu, un nouveau cessez-le-feu, véritable, qui serait respecté non seulement par la Russie, mais aussi par la partie ukrainienne, ce qui serait le premier pas vers une paix durable à long terme », a-t-il ajouté.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a jugé « insuffisante » la proposition russe, soulignant, selon des propos adressés à la presse à sa descente de train dans la ville polonaise de Przemysl, à son retour d’Ukraine, que « le cessez-le-feu inconditionnel n’est pas précédé par des négociations, par définition », rapporte la radio Franceinfo. « On ne négocie pas quand les armes parlent. On ne discute pas si, dans le même temps, les populations sont bombardées. Il faut un cessez-le-feu maintenant pour que des discussions s’engagent. Pour la paix », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
Pendant ce temps, dans la nuit du 10 au 11 mai, des explosions ont retenti dans la capitale ukrainienne, alors que la Russie lançait une centaine de drones contre l’ensemble du pays.
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