Le Rwanda entame des négociations pour accueillir les immigrants expulsés des Etats-Unis, a déclaré dimanche soir à la télévision le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe.
Ces dernières années, le Rwanda s’est positionné comme une destination pour les migrants que les pays occidentaux voudraient expulser, malgré les inquiétudes des groupes de défense des droits de l’homme selon lesquelles Kigali ne respecte pas certains des droits humains les plus fondamentaux.
En effet, Kigali a signé un accord avec la Grande-Bretagne en 2022 pour accueillir des milliers de demandeurs d’asile du Royaume-Uni avant que l’accord ne soit abandonné l’année dernière par le Premier ministre nouvellement élu Keir Starmer.
« Nous sommes en discussion avec les États-Unis », a informé Nduhungirehe dans une interview accordée à la chaîne de télévision publique Rwanda TV. « Nous n’en sommes pas encore au stade où nous pouvons dire exactement comment les choses vont se dérouler, mais les discussions sont en cours… elles n’en sont qu’à leurs débuts. »
Trump a lancé une vaste campagne de répression contre l’immigration et a tenté de geler le programme américain de réinstallation des réfugiés après le début de son deuxième mandat en janvier.
Son administration a fait pression de manière agressive pour expulser les immigrants qui se trouvent illégalement dans le pays et d’autres non-citoyens.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a averti que certains migrants envoyés au Rwanda risquaient d’être renvoyés dans les pays qu’ils avaient fuis. Kigali a nié ces allégations.
Le mois dernier, les États-Unis ont expulsé vers le Rwanda un réfugié irakien réinstallé qu’ils tentaient depuis longtemps d’extrader en réponse aux allégations du gouvernement irakien selon lesquelles il travaillait pour l’État islamique, selon un responsable américain et un courrier électronique interne.
En avril, la Cour suprême a temporairement empêché l’administration Trump – qui a invoqué une loi rarement utilisée en temps de guerre – d’expulser un groupe de migrants vénézuéliens qu’elle accusait d’être membres de gangs.
Lire aussi :Etats-Unis : Des tirs entendus devant la Maison Blanche